Insolite. Cet éleveur du Lot va créer une maison de retraite pour ses poules pondeuses

Installé à Pern, Bruno Albert lance un élevage de poules pondeuses de race Sussex. Sensible au bien-être animal, il va aménager une maison de retraite pour ses poules âgées.

Pour l'instant, Bruno Albert n'a que trois poules pondeuses sur son terrain à Pern. Il en aura 80 d'ici le mois de mai, pour atteindre les 250 dans 3 ans. Et prévoit une solution pour les poules âgées en aménageant une maison de retraite.
Pour l’instant, Bruno Albert n’a que trois poules pondeuses sur son terrain à Pern. Il en aura 80 d’ici le mois de mai, pour atteindre les 250 dans 3 ans. Et prévoit une solution pour les poules âgées en aménageant une maison de retraite. (©Actu-Lot)
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Installé à Pern, dans le Quercy Blanc, Bruno Albert lance dans sa ferme « Le Bois des gallines » un élevage de poules pondeuses de race Sussex. Très sensible au bien-être animal, il va aménager une maison de retraite pour les poules âgées, un EHVAD (Établissement d’Hébergement pour Volailles Âgées Dépendantes) pour les poules retraitées et lance l’opération « Adopte ta galline ! ».

Changement de vie, de la restauration à l’élevage de poules

Après une carrière dans l’hôtellerie-restauration comme cuisinier et chef de cuisine, Bruno Albert, originaire de Savoie, a posé l’été dernier ses valises à Pern, commune située dans le Quercy Blanc, avec le projet de créer une exploitation agricole.

Un changement de vie survenu pendant la période du Covid. Après mûre réflexion, Bruno Albert, qui a déjà travaillé en pépinières, décide de se reconvertir dans l’agriculture, et de créer une exploitation agricole dans un esprit d’écolieu. Avant de s’installer, il passe son Brevet professionnel « Responsable d’Entreprise Agricole » en 2022 à Albi. Pendant qu’il passe le diplôme, il se met en recherche de terres, sur le Tarn, l’Aveyron et le Lot. Et craque pour un terrain situé chemin des Cazelles à Pern. « On a visité le terrain de Pern en mars-avril 2022. On a signé l’été dernier. J’ai eu un coup de cœur, malgré le manque d’eau. »

Le néo-Lotois a immatriculé sa ferme « Le bois des gallines » avec un double projet, créer un élevage de poules pondeuses et faire du maraîchage, le tout en bio. La commune de Pern et son maire Bernard Michot voient d’un bon œil la création de cette exploitation sur la commune. La mairie a fait passer l’info dans le journal municipal. Une quarantaine de familles sont déjà intéressées pour se fournir en œufs bio. Rassurant quand on débute dans le métier…

Bruno Albert a démarré son activité de maraîchage. Il lancera son élevage de poules d’ici le mois de mai. Il a budgété son projet à 15 000 €. Il a pour l’instant réuni la somme de 10 000 € (5 000 € d’apport personnel et 5 000 € du Pass Installation). Pour les 5 000 € restants, il a lancé une cagnotte sur la plateforme de financement participatif « Miimosa », ouverte jusqu’à mi-avril. « Je veux 0 emprunt, pour garder ma liberté. »

Trois poulaillers mobiles

Le projet agricole de Bruno Albert est double.

Premier volet, il cultivera des légumes et des plantes aromatiques et médicinales sur une surface de 1 000 m2 en culture propre. « Pas d’irrigation, pas de travail du sol, ce sera du Maraîchage sur Sol Vivant » assure Bruno Albert. Le sol est couvert de façon permanente par de l’engrais vert, du broyat de bois, du compost… L’idée est aussi de sélectionner des semences qui résistent à la sécheresse, de retrouver une diversité dans la variété des légumes cultivés et d’établir une rotation dans les cultures.

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Deuxième volet, l’élevage de poules pondeuses. « J’ai toujours adoré les poules ! » L’ancien cuisinier a opté pour la race Sussex, une très bonne pondeuse, une poule résistante qui pond tout au long de l’année, et facile à vivre.

Bruno va construire d’ici trois ans trois poulaillers mobiles (en utilisant notamment de la laine de brebis locale pour l’isolation), d’une capacité de 80 poules chacun. Le premier poulailler sera installé d’ici le mois de mai 2023. La capacité totale de l’élevage, d’ici 3 ans, sera de 250 poules, « pas plus ». Les poulaillers seront installés sous les chênes présents sur le terrain, afin de protéger les poules des attaques de buses. L’éleveur déplacera les poulaillers et leurs parcs une fois que les gallinacées auront gratté la terre et mangé tout ce qui s’y trouve. Les poules se nourriront aussi d’un mélange de céréales (blé, tournesol, colza…). Bruno Albert recherche des producteurs de céréales bio sur le secteur, pour faire ses mélanges.

Il va aussi planter de nombreuses essences locales sur le terrain (arbres à petits fruits, plantes mellifères…) pour favoriser la biodiversité, nourrir les poules, attirer les insectes… Il veut aussi recréer des zones humides. « Ça ramène de la vie. »

L’éleveur-agriculteur refuse la mécanisation. Il va accueillir dans les prochains jours deux chèvres et un mouton à tête noire pour entretenir le site.

Parrainer les poules à la retraite

Très sensible au bien-être animal, Bruno Albert ne se résout pas à voir les poules vieillissantes partir à l’abattoir. « Je ne voulais pas me lancer dans l’élevage à cause de la réforme des animaux. Les poules Sussex pondent pendant 3 à 4 ans entre 200 et 250 œufs par an. Après, la ponte perd 20 % chaque année. Je veux trouver une solution pour leur retraite avant de les accueillir. Les passer à la casserole, ce n’est pas le but. » Le futur éleveur a trouvé la solution pour ses poules retraitées. Il va installer sur une partie de son terrain, sur une surface de 1,3 hectare, un EHVAD, un Établissement d’Hébergement pour Volailles Âgées Dépendantes, qui pourra accueillir une centaine de poules. Sachant qu’une Sussex peut vivre jusqu’à 10 ans, les poules de Bruno auront une belle fin de vie.

Pour s’occuper des poules retraitées, l’éleveur va créer l’association « L’EHVAD du Bois des gallines ». Sur la plateforme « Miimosa », il est possible de parrainer une poule, avec l’opération « Adopte ta galline ! ». Avec au choix deux possibilités, soit le parrain récupère la poule retraitée chez lui, soit la poule est accueillie en EHVAD.

Bruno Albert est aussi en contact avec l’association « Les Caquetteuses », qui sauve les poules de réforme et leur trouve des familles d’accueil.

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