Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

L’Assemblée nationale vote pour l’obligation du drapeau européen sur les mairies des villes de plus de 1 500 habitants

L’examen de cette mesure portée par le groupe Renaissance avait divisé jusqu’au sein de la majorité, suscitant un débat sur l’Union européenne. Finalement, 78 % des communes en seront exemptées.

Le Monde

Publié le 11 mai 2023 à 00h45, modifié le 11 mai 2023 à 08h04

Temps de Lecture 3 min.

Le drapeau européen flottera sur – ou à proximité de – certaines mairies françaises. C’est le compromis auquel sont parvenus les députés, après des heures de débat, dans la nuit du mercredi 10 au jeudi 11 mai. Le fronton des mairies des villes de plus de 1 500 habitants devront être pavoisées. Au terme d’un examen tendu, la proposition de loi portée par le groupe Renaissance a été soutenue par 130 voix contre 109 et doit désormais être examinée par le Sénat.

A un an des élections européennes, la discussion s’était transformée, depuis mardi, en débat pour ou contre l’Union. La proposition de loi avait été volontairement inscrite à l’agenda le jour de l’anniversaire de la déclaration de Robert Schuman du 9 mai 1950, considérée comme un texte fondateur de la construction européenne. Mais elle est loin d’avoir soulevé l’enthousiasme au Palais-Bourbon, où elle a subi les critiques des oppositions et les réticences de certains députés de la majorité, notamment ceux du MoDem.

La motion de rejet préalable, déposée par La France insoumise (LFI), a toutefois été rejetée en soirée mardi, avant que le texte échappe de peu à des amendements de suppression de son article unique (160 voix contre 169).

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Le drapeau européen divise l’Assemblée nationale

Des amendements ont finalement assoupli le texte initial, en permettant que les drapeaux puissent être hissés à proximité des mairies ou sur leurs toits et surtout en exemptant les communes de moins de 1 500 habitants de l’obligation de pavoisement, pour des raisons financières. « L’exemption concerne 70 % des communes de France », a dénoncé le député Les Républicains (LR) Philippe Gosselin, « ça n’a pas de sens » dans une « République une et indivisible ».

Le portrait du président dans toutes les mairies

En fait, ce sont exactement 78 % des mairies françaises qui ne sont pas concernées par la mesure. « Soit [le drapeau européen] c’est important, c’est un symbole et on l’affiche partout », soit non, a critiqué l’écologiste Jérémie Iordanoff. Son groupe, qui avait annoncé plus tôt dans la journée qu’il voterait le texte, malgré son aspect « politicien », a finalement opté pour l’abstention, une fois l’amendement sur les petites communes adopté.

Les députés ont également voté un amendement pour garantir, dans toutes les mairies cette fois, la présence du portrait officiel du président de la République, un usage lui aussi répandu. Puis deux autres pour apposer la devise « Liberté, égalité, fraternité » sur leurs façades (amendement Léaument, LFI) ou afficher la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen à l’intérieur (Gosselin, LR).

« Le vote qui sera fait tout à l’heure sera un vote en faveur ou en défaveur de la construction européenne, ni plus ni moins », a lancé mardi le rapporteur de la proposition de loi, le député macroniste Mathieu Lefèvre, assumant sa portée « symbolique ». « Ceux qui ont du mal à masquer leur malaise devant le drapeau étoilé ont tout autant de mal à masquer leurs rêves de Frexit déguisé, rouge pour les uns et brun pour les autres », a-t-il poursuivi, ciblant les « insoumis » et les députés Rassemblement national (RN). La secrétaire d’Etat chargée de l’Europe, Laurence Boone, a renchéri en pointant les « deux extrêmes de cet hémicycle ».

« Tentative de diversion »

Les députés « insoumis » ont, quant à eux, raillé, comme les communistes, « la tentative de diversion » du camp présidentiel avec une mesure « sans aucune utilité pratique ». « La manière dont vous envisagez d’imposer la belle idée de l’internationalisme avec ce qu’est en train de devenir la construction libérale de l’Europe va faire détester l’Europe », a tonné le député LFI Alexis Corbière.

Le député du Rassemblement national Jean-Philippe Tanguy a lancé une attaque frontale contre le drapeau étoilé, qui ne porte, selon lui, « aucun symbole ». « Il n’y a que trois couleurs [devant lesquelles] les Français s’inclinent : le bleu, le blanc et le rouge. »

Philippe Gosselin (LR) a fustigé un débat « clivant » et « binaire », qui « crée de la discorde ». Son groupe avait proposé de ne rendre obligatoire que le drapeau français. Le député MoDem Erwan Balanant avait, lui, assumé les doutes initiaux de son groupe sur ce texte jugé « pas utile », des hésitations qui ont créé des frictions dans le camp présidentiel. Mais il a estimé que le débat avait finalement eu le mérite de montrer « la haine de l’Europe du RN » et les « arguties » de LFI.

Comme pris en étau, c’est au nom de leur engagement proeuropéen que les socialistes avaient annoncé qu’ils voteraient en faveur du texte de Renaissance.

Le Monde

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Contribuer

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.