La pilule abortive, “méthode d’avortement la plus fréquemment utilisée au Wyoming”, y sera désormais interdite, “avec une exception pour les victimes de viol et d’inceste”, relate ce 18 mars le Casper Star-Tribune.

Le journal, l’un des principaux quotidiens de cet État du nord-ouest des États-Unis, le moins peuplé du pays avec un peu moins de 600 000 habitants, signale que le Wyoming est le premier État à interdire la pilule abortive. “Actuellement, seule une clinique, dans la ville de Jackson, pratique des avortements au Wyoming, précise le Casper Star-Tribune. Une deuxième clinique devait ouvrir à Casper, mais cette ouverture a été retardée après que quelqu’un a mis le feu au bâtiment l’an dernier.”

Cette décision s’inscrit dans une offensive tous azimuts des conservateurs contre le droit à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) au niveau national, amplifiée depuis juin 2022 par la révocation par la Cour suprême de l’arrêt Roe vs Wade, qui garantissait ce droit au niveau fédéral. Alors qu’une quinzaine d’États ont depuis supprimé ce droit sur leur sol, le sujet de la pilule abortive est devenu l’un des principaux champs de bataille juridiques entre pro et anti-avortements.

Six mois d’emprisonnement

La loi a été signée par le gouverneur républicain, Mark Gordon, de cet État conservateur. Tout contrevenant pourrait être considéré comme coupable d’une “infraction punissable d’une peine allant jusqu’à six mois d’emprisonnement, et 9 000 dollars d’amende”, signale le Casper Star-Tribune.

Le même jour, Mark Gordon a, en s’abstenant de la signer, laissé le champ libre pour que “la mesure la plus radicale contre l’avortement de l’histoire de l’État devienne une loi”, ajoute le quotidien de la ville de Casper. Cette loi, qui interdirait l’avortement au Wyoming, doit entrer en vigueur ce dimanche 19 mars.

L’interdiction de la pilule abortive au Wyoming intervient alors qu’au Texas, un juge ultraconservateur, nommé par l’ancien président Donald Trump, doit se prononcer très prochainement quant à une éventuelle interdiction au niveau national de la mifépristone, l’un des principes actifs de l’avortement médicamenteux.