Après avoir été exclues des écoles, des universités, de la plupart des professions dans le public comme dans le privé, des jardins et bains publics, des salles de sport, les Afghanes n’auront bientôt plus le droit de travailler comme esthéticiennes.

Dans une lettre datée du 26 juin mais rendue publique le 4 juillet, le ministre de la Propagation de la vertu et de la Prévention du vice taliban a en effet ordonné la fermeture, dans un délai d’un mois, de tous les salons de beauté, rapporte Afghanistan Times : “Aucune explication à cette interdiction n’a été fournie.”

Des centaines de commerces tomberont sous le coup de cette interdiction, estime le média anglophone. La seule province de Herat, relève le site Rukhshana, compte 2 500 esthéticiennes. “La plupart sont des soutiens pour leur famille”, confie l’une d’elles au média créé en 2020 et composé uniquement de femmes.

“Nous avons accepté toutes leurs règles”

Après le retour au pouvoir des talibans en août 2021 et l’interdiction faite aux femmes d’étudier, “un grand nombre d’entre elles s’est tourné vers les ateliers de couture et les salons de beauté”, rappelle Rukhshana :

“Elles risquent maintenant de perdre l’une des dernières possibilités d’emploi auxquelles elles avaient encore droit.”

À ce jour, note Afghanistan Times, “travailler dans les hôpitaux en tant qu’infirmière ou médecin reste la seule possibilité d’emploi officielle offerte aux femmes en Afghanistan”. Certaines continuent néanmoins d’exercer en tant qu’enseignantes ou esthéticiennes depuis leur domicile.

Avant de décréter la fermeture des salons de beauté, les talibans y avaient déjà interdit les tatouages et la pose de faux ongles. “Ils nous ont demandé de ne pas prendre de photos et de ne pas autoriser les futurs mariés à entrer dans nos salons, nous l’avons accepté. Nous avons accepté toutes leurs règles, mais maintenant ils nous disent d’arrêter de travailler”, se lamente l’esthéticienne de Herat qui se dit déterminée à garder son commerce ouvert.

Toujours dans Rukhshana, elle déclare : “Aucune de nous ne devrait fermer son salon, même si les talibans nous tirent dessus.”