Le rappeur Booba a été interrogé lundi 2 octobre par un juge d’instruction et mis en examen pour harcèlement moral aggravé à l’encontre de l’influenceuse Magali Berdah et placé sous controle judiciaire, a appris Le Monde, confirmant des informations de l’Agence France-Presse (AFP).
Cette mise en examen fait suite à de nombreuses plaintes de la part de la femme d’affaires âgée de 41 ans et fondatrice de Shauna Events, une agence spécialisée dans les relations entre les personnalités issues de la télévision et des grandes marques. L’artiste se défend, se présentant plutôt comme « un lanceur d’alerte » agissant contre « les influvoleurs ».
« Comme vous le voyez je suis en liberté, tout va bien. La piraterie n’est jamais finie », avait relaté le rappeur dans une vidéo publiée sur X (anciennement Twitter) avant la confirmation de sa mise en examen. « L’entretien s’est déroulé de manière satisfaisante, et Booba a pu confirmer sa volonté de collaborer devant la justice », avait précisé l’entourage de l’artiste.
Dans la foulée de tweets virulents, Magali Berdah avait déposé une première plainte, suivie de dizaines d’autres. Depuis mai 2022, cette dernière est la cible d’attaques personnelles en ligne.
« Aide aux victimes d’influenceurs »
Le rappeur, au côté d’un collectif « d’aide aux victimes d’influenceurs », entend dénoncer de multiples arnaques contre des internautes dont serait responsable Mme Berdah selon lui, parlant « d’influvoleurs ». Il a aussi déposé plainte contre X pour dénoncer des pratiques commerciales de Shauna Events considérées comme trompeuses engendrant l’ouverture d’une enquête préliminaire en septembre 2022 à Grasse (Alpes-Maritimes).
Selon des informations du Parisien, Magali Berdah a été placée en garde à vue la semaine dernière à Nice (Alpes-Maritimes) pour des suspicions de malversations financières remontant à 2014 et 2015.
Le Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH) du parquet de Paris mène depuis juin 2022 des investigations. Le rappeur avait déjà été convoqué dans ce cadre, sans se présenter.
Outre l’instruction visant Booba, 28 personnes vont être jugées devant le tribunal correctionnel de Paris pour cyberharcèlement aggravé, menaces de mort ou encore menaces de crime contre Magali Berdah. Les audiences auront lieu le 27 novembre, le 11 décembre et le 24 janvier prochains.
« On va te brûler »
Ces 28 prévenus ont « des profils variés », avait souligné le ministère public au moment de leur renvoi devant la justice. « Hommes et femmes, résidant partout en France, avec des casiers judiciaires vierges ou bien déjà connus des services de police pour violences et stupéfiants. »
Leur sont reprochés des messages tels que « On va te brûler », « Va mourir salope », « Je vais t’violer salope » adressés à Magali Berdah sur les réseaux sociaux.
Cette dernière a également déposé plainte en avril contre le réseau social X (anciennement Twitter) pour complicité de cyberharcèlement. Une plainte encore à l’étude au parquet de Paris.
L’infraction de cyberharcèlement a été créée par une loi de 2018. Elle peut être constituée dès lors que plusieurs personnes s’en prenant à une même victime savent que leurs propos ou comportements caractérisent une répétition, sans que chacune de ces personnes ait agi de façon répétée ou concertée.
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