Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Remaniement : le supplice d’Elisabeth Borne, première ministre sur un siège éjectable

Après vingt mois à Matignon, la cheffe du gouvernement est donnée partante, Emmanuel Macron souhaitant un autre profil pour relancer son second quinquennat. Mais si son maintien n’est « pas le plus probable », il reste « possible », selon l’entourage du chef de l’Etat.

Par 

Publié le 08 janvier 2024 à 05h30, modifié le 08 janvier 2024 à 10h55

Temps de Lecture 5 min.

Read in English

Article réservé aux abonnés

Elisabeth Borne, à l’Elysée, le 12 décembre 2023.

Elisabeth Borne a dû lire entre les lignes, comprendre les sous-entendus présidentiels et décrypter l’humeur d’Emmanuel Macron. Mercredi 3 janvier, le conseil des ministres prévu a été décommandé à la dernière minute. Mais le traditionnel déjeuner hebdomadaire à l’Elysée entre le président de la République et sa première ministre a été maintenu. Que faut-il en déduire ?

Le Tout-Paris bruisse de la rumeur d’un remaniement ministériel qui la viserait. Emmanuel Macron veut, dit-on, tourner une page de son second quinquennat. Changer d’air. Laisser derrière lui l’épisode douloureux de la réforme des retraites comme celui du vote du projet de loi sur l’immigration, qui a fracturé sa majorité deux semaines plus tôt.

Mais lors du repas, nulle démission n’est réclamée à la cheffe du gouvernement. « Beaucoup fut évoqué mais rien ne fut dit », glisse-t-on à l’Elysée. La haute fonctionnaire et ses équipes flottent dans les nimbes de l’incertitude du chef de l’Etat, suspendues à son verdict. Presque un supplice.

Exilé à la résidence de la Lanterne, à Versailles, samedi 6 et dimanche 7 janvier, Emmanuel Macron mûrit son dispositif, indifférent à l’impatience de ses troupes. « Rechercher la meilleure solution pour le pays n’est pas hésiter », défend un conseiller du président de la République. Mais tous les espoirs sont permis. Dans la soirée de dimanche, de retour à son bureau, le chef de l’Etat reçoit la première ministre à l’Elysée pour, explique-t-on au palais, évoquer les « graves intempéries » dans le Pas-de-Calais et la vague de froid qui s’abat sur le pays. Il n’est pas question de remaniement. D’après L’Opinion, Elisabeth Borne serait même conviée à un conseil de défense, mardi 9 janvier, en compagnie de plusieurs ministres, pour parler du sujet du séparatisme.

Las. La rencontre entre le président de la République et la cheffe du gouvernement ne balaie pas l’hypothèse d’un départ de la locataire de Matignon. Lundi « est un autre jour », souffle-t-on à l’Elysée. S’il reste « possible », le maintien de la première ministre rue de Varenne n’est « pas le plus probable », indique-t-on dans l’entourage du chef de l’Etat. Peu importe que la situation soit nerveusement compliquée pour l’intéressée. « La politique, c’est dur », rétorque-t-on au palais.

Sentiment de « devoir accompli »

L’ancienne préfète ne cocherait donc plus les bonnes cases ? Avant de se séparer d’elle, ne faut-il pas attendre, comme le suggère une partie du camp présidentiel, l’issue des périlleuses élections européennes de juin, pour lesquelles le Rassemblement national a pris, selon les sondages, une longueur d’avance ? En cas d’échec de la liste macroniste, le chef de l’Etat devra tirer les enseignements du scrutin. Peut-il se permettre un troisième remaniement en moins d’une année ?

Il vous reste 64.31% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.