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Société

Les Français sont moins bons en orthographe qu'ils ne le pensent, selon un sondage

Plus de 1.700 personnes ont participé à la "plus grande dictée du monde", le 4 juin à Paris sur les Champs-Elysées.

Plus de 1.700 personnes ont participé à la "plus grande dictée du monde", le 4 juin à Paris sur les Champs-Elysées. - ALAIN JOCARD / AFP

À peine plus de la moitié des sondés affiche un niveau convenable à un test d’orthographe que leur a soumis l'Ifop.

Les Français et l'orthographe, une relation conflictuelle. Selon un sondage Ifop pour l’agence Flashs et le correcteur orthographique Merci-App.com, moins de 6 Français sur 10 (58%) obtiennent a minima la note de 12/20 à un test d'orthographe que leur a soumis l'institut de sondage. La moyenne générale s’élève à 13,3/20.

Pourtant, avant l'exercice, une très large majorité (85%) des sondés estimaient avoir "un bon niveau en orthographe", voire "très bon" (20% parmi les 85%).

Dans le détail, ce sont les femmes qui ont le mieux réussi le test (62% ont eu au moins 12/20, contre 53% chez les hommes), les 65 ans et plus (78%) et les cadres (75%). Un coup d'œil aux sensibilités politiques des personnes interrogées montre que ce sont les électeurs de Valérie Pécresse en 2022 qui obtiennent les meilleurs résultats.

L'orthographe, source de stigmatisation

L'étude de l'Ifop montre aussi que l'orthographe peut être une source de difficultés, de stigmatisation voire de souffrance pour les Français. Ils sont ainsi 26% à témoigner que leur niveau d'orthographe leur a déjà "fait vivre des moments anxiogènes au travail". Et 14% estiment que l'orthographe les a empêchés d'accéder aux études ou aux métiers qu'ils convoitaient.

Pour Hugo Lasserre, chargé d'étude à l'Ifop, l'orthographe "est le reflet d’un patrimoine culturel partagé, d’une vraie valeur sociétale. Ceci explique pourquoi la faute d’orthographe est génératrice de sanctions, dans la vie professionnelle comme dans la vie personnelle".

"L’aversion pour les fautes d’orthographe, comme en témoignent les différences d’appréciation entre cadres et ouvriers par exemple, apparaît comme un puissant facteur de distinction sociale", ajoute Hugo Lasserre.

Un "tue-l'amour"

Plus surprenant, 9% des sondés disent que les fautes d'orthographe ont représenté "un problème dans leurs relations amoureuses". Les Français se montrent en effet exigeants avec leur partenaire: 40% des personnes interrogées estiment que les fautes d'orthographe sont un "tue-l'amour".

Malgré ces difficultés, les Français semblent attachés aux règles orthographiques. Ainsi, 93% d'entre eux sont "sensibles au bon respect de l'orthographe" lorsqu'ils écrivent et 88% lorsqu'ils lisent.

Ils sont enfin une majorité à s'alarmer d'une chute du niveau en français. 62% affirment que le niveau baisse "au fil des années" et 45% remettent en cause "le système scolaire".

Selon une étude du ministère publiée en début d'année, sur une même dictée, les élèves font en moyenne 19,4 erreurs en 2021 contre 18 en 2015, 14,7 en 2007 et 10,7 en 1987. Soit un nombre d'erreurs qui a doublé en 35 ans.

François Blanchard