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Israël et le Hezbollah au bord de la guerre

Les affrontements quotidiens entre Israël et la milice libanaise depuis le début du conflit à Gaza sont montés de plusieurs crans ces derniers jours et menacent de dégénérer en confrontation générale.

Un avion de chasse israélien survole la frontière avec le Liban mardi. Les tensions ne cessent de monter entre l'Etat hébreu et le Hezbollah.
Un avion de chasse israélien survole la frontière avec le Liban mardi. Les tensions ne cessent de monter entre l'Etat hébreu et le Hezbollah. (Jalaa Marey/AFP)

Par Pascal Brunel

Publié le 12 mars 2024 à 17:16Mis à jour le 12 mars 2024 à 18:49

L'heure est plus que jamais à l'escalade entre Israël et le Hezbollah. La milice libanaise a tiré mardi vers le nord de l'Etat hébreu une centaine de roquettes, un nombre record depuis le déclenchement de la guerre dans la bande de Gaza. L'aviation israélienne a pour sa part lancé une attaque en profondeur à plus de cent kilomètres de la frontière dans la région de Baalbek, un bastion du Hezbollah dans le nord-est du Liban.

Cible visée : une « installation aérienne » de la milice chiite, selon l'armée israélienne qui fait ainsi allusion à une base où sont entreposés des drones-suicides . Du côté israélien, les attaques de roquettes n'ont pas fait de victimes alors qu'il y a eu deux morts lors du raid aérien israélien à Baalbek, selon le Hezbollah.

Exercice d'entraînement

Toute la question est de savoir si ces affrontements vont véritablement dégénérer. Le Hezbollah proclame haut et fort son intention de continuer à exprimer sa solidarité avec les Palestiniens de Gaza en attaquant Israël. Hassan Nasrallah, le chef de cette milice soutenue et armée par l'Iran, a ainsi rencontré lundi au Liban une délégation du Hamas, responsable des massacres commis dans le sud de l'Etat hébreu le 7 octobre qui ont fait près de 1.200 morts.

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Du côté israélien, le message est de plus en plus menaçant. Plus de 80.000 civils qui résidaient près de la frontière avec le Liban ont été évacués vers le sud du pays et font de plus en plus pression pour que le gouvernement de Benyamin Netanyahou donne l'ordre à Tsahal de frapper beaucoup plus fort le Hezbollah, y compris sous forme d'une invasion terrestre dans le sud du Liban.

A titre d'avertissement, l'armée israélienne a procédé la semaine dernière à un exercice d'entraînement pour tester les capacités de fourniture d'équipements militaires, d'eau, de rations alimentaires, de carburant par voie aérienne à des unités d'infanterie qui pourraient être déployées sur le territoire libanais.

Sous le feu

« L'armée israélienne est prête à mener des opérations terrestres dans le secteur nord [le Liban, NDLR] y compris sous le feu, si nécessaire », affirme un porte-parole militaire. Le service de la défense civile chargé de la protection de la population a pour sa part dressé la liste et préparé des parkings souterrains pour accueillir des Israéliens en cas d'attaques de roquettes et de missiles. Tsahal a par ailleurs annoncé mardi avoir frappé environ 4.500 cibles du Hezbollah au Liban et en Syrie depuis le début de la guerre il y a cinq mois.

La situation est d'autant plus tendue que sur le front diplomatique, tout est apparemment en panne . Les efforts déployés par les Etats-Unis qui veulent éviter à tout prix une extension régionale de la guerre et de la France afin de trouver une voie de sortie ont échoué pour le moment. Israël exige l'application à la lettre de la résolution 1.701 du conseil de sécurité de l'ONU votée en 2006 à la suite d'une guerre sanglante d'un mois entre Israël et le Hezbollah.

Arsenal

Ce texte prévoit la création d'une zone de 30 km de profondeur au Liban, où seul est autorisé le déploiement de l'armée libanaise et d'une force de casques bleus de l'ONU, tandis que la branche armée du Hezbollah y est interdite de séjour. Mais la milice chiite s'est refusée à obtempérer et a maintenu des groupes de combattants dans ce secteur frontalier.

Le Hezbollah a en outre constitué un « arsenal de dissuasion » de plus de 150.000 roquettes et missiles dont certains, très précis, sont capables d'atteindre presque tout le territoire israélien, sans compter des milliers de drones-suicides.

Ces stocks d'armement sont autrement plus impressionnants que ceux du Hamas et n'ont été jusqu'ici que très partiellement entamés. Cette organisation a pourtant subi des coups durs : 242 de ces membres ont trouvé la mort depuis le 7 octobre lors d'attaques israéliennes, sans compter 30 civils tués. Du côté israélien, le bilan s'établit à 7 morts civils et 10 soldats tués.

Pascal Brunel (Correspondant à Tel Aviv)

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