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Les plans climat des géants du pétrole et du gaz jugés incompatibles avec l’accord de Paris

L’ONG Reclaim Finance a passé au crible les engagements des neuf principales entreprises européennes et américaines, dont TotalEnergies, Shell ou Chevron, qui affirment vouloir atteindre la neutralité carbone en 2050.

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Publié le 13 avril 2023 à 06h00, modifié le 13 avril 2023 à 15h24

Temps de Lecture 4 min.

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Des ouvriers de construction du site pétrolier géré par TotalEnergies à Tilenga (Ouganda), le 16 janvier 2023.

Malgré leurs promesses, les géants du pétrole et du gaz ne sont pas à la hauteur de l’urgence climatique. Dans un ensemble d’analyses publié jeudi 13 avril, l’ONG Reclaim Finance a passé au crible les plans climat des neuf principales entreprises européennes et américaines (TotalEnergies, Shell, BP, Equinor, Eni, Repsol, ExxonMobil, Chevron, ConocoPhillips). Le résultat est sans appel : aucune n’a de stratégie alignée avec l’objectif de l’accord de Paris de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C, qui suppose d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Une cible sur laquelle elles se sont toutes engagées.

« Au lieu d’avoir pris le chemin de la transition, ces entreprises poursuivent la même stratégie basée sur les énergies fossiles, avance Lucie Pinson, la directrice exécutive de Reclaim Finance. Leur priorité reste l’accès à toujours plus de réserves d’hydrocarbures, bien avant le développement des renouvelables. »

En décryptant les stratégies des mastodontes de l’énergie, Reclaim Finance espère éclairer les décisions des acteurs financiers – banques, assurances, investisseurs – qui les soutiennent, à la veille des assemblées générales de ces groupes, prévues en avril et en mai. Les neuf entreprises ciblées, qui représentent 16 % de la production mondiale d’hydrocarbures, occupent une place centrale dans les portefeuilles de ces acteurs, qui les considèrent comme les « meilleurs élèves » en matière de transition en faveur du climat.

Beaucoup de projets dans les cartons

Aucune des entreprises étudiées ne s’est pourtant engagée à stopper son expansion pétrogazière. Au contraire, toutes ont des nouveaux projets dans les cartons, y compris dans des activités à risque ou très polluantes (Arctique, forages en eaux profondes, sables bitumineux, etc.). Le cumul de leur production en développement – qui a fait l’objet d’une décision finale d’investissement – et de celle des champs en cours d’évaluation se chiffre à près de 35 milliards de barils de pétrole équivalent, soit un tiers des ressources des champs déjà en production (93 milliards de barils) – ce qui équivaut à 13,5 milliards de tonnes de CO2 équivalent.

Parmi les plus grands développeurs au monde, TotalEnergies se classe à la 7e place, Shell à la 12e et BP à la 16e – le premier étant la compagnie nationale saoudienne Saudi Aramco.

« Nous continuons à investir dans de nouveaux projets pétroliers (…) pour répondre à la demande mondiale encore croissante », a ainsi expliqué Patrick Pouyanné, le PDG de TotalEnergies, lors de la présentation de sa stratégie climat, en mars, le groupe prévoyant également de se développer fortement dans le secteur du gaz naturel liquéfié. « Chaque investissement significatif, y compris dans l’exploration, l’acquisition ou le développement des ressources pétrolières et gazières, fait l’objet d’une évaluation prenant en compte les objectifs de l’accord de Paris », assure l’entreprise, qui affirme que sa stratégie est bien compatible avec le traité international conclu en 2015.

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