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Pakistan : la Cour suprême invalide l’arrestation de l’ex-Premier ministre Imran Khan, remis en liberté

Examinant un recours déposé par les avocats de l’ancien Premier ministre, l’autorité judiciaire a estimé le 11 mai que son arrestation était «invalide et que le processus entier doit être revu». Imran Khan a été remis en liberté sous caution ce vendredi.
par LIBERATION et AFP
publié le 11 mai 2023 à 15h49
(mis à jour le 11 mai 2023 à 16h26)

La Cour suprême du Pakistan a invalidé jeudi 11 mai l’arrestation de l’ex-Premier ministre pakistanais Imran Khan, à l’origine de violentes manifestations dans tout le pays. «Votre arrestation est invalide et le processus entier doit être revu», a déclaré Umar Ata Bandial, le président de la Cour suprême, qui examinait un recours déposé par les avocats d’Imran Khan contre son arrestation mardi dans une affaire de corruption. L’ex-Premier ministre a été libéré sous caution ce vendredi 12 mai.

«Dorénavant, aucune arrestation ne devrait avoir lieu dans les locaux d’un tribunal», a justifié le juge Bandial. Imran Khan, 70 ans, qui avait été renversé en avril 2022 mais reste populaire et espère revenir rapidement au pouvoir, avait été arrêté alors qu’il répondait à une convocation devant un tribunal dans ce dossier. «J’ai été traité comme un terroriste», a-t-il déclaré devant la Cour suprême.

Point culminant de plusieurs mois de crise politique qui ont vu l’ancienne star du cricket défier de plus en plus ouvertement la toute-puissante armée, son arrestation a suscité la colère de ses soutiens. Des milliers de partisans de son parti, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI, Mouvement du Pakistan pour la justice), ont manifesté pendant deux jours, incendiant ou endommageant des édifices publics. Chose rare au Pakistan, ils s’en sont pris à des symboles du pouvoir militaire, accusant l’armée d’avoir contribué à l’éviction de l’ancien Premier ministre, ce que celle-ci conteste. Au moins neuf personnes sont mortes dans des incidents liés aux manifestations, violemment réprimées par les forces de sécurité, selon la police et les hôpitaux.

Ce jeudi, alors que la Cour suprême se prononçait sur le recours d’Imran Khan, le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, a appelé jeudi les forces de sécurité pakistanaise à «la retenue» et a demandé aux manifestants de «s’abstenir de toute violence». «La liberté d’expression, le rassemblement pacifique et l’Etat de droit sont essentiels pour régler les conflits politiques – la force disproportionnée n’a pas sa place», a-t-il tweeté.

Outre la répression policière, les autorités pakistanaises ont notamment coupé l’internet mobile, restreint l’accès aux réseaux sociaux tels que Twitter, Facebook ou YouTube, et ordonné la fermeture des écoles dans le pays.

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