Iran : un an après la mort de Mahsa Amini, la contestation se poursuit sur les réseaux sociaux

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Iran : un an après la mort de Mahsa Amini, la contestation se poursuit sur les réseaux sociaux

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Un hommage à Mahsa Amini, à Téhéran, en septembre 2022.
Un hommage à Mahsa Amini, à Téhéran, en septembre 2022.
© AFP - Middle East Images

Un an après la mort de Mahsa Amini, la contestation du régime en Iran se poursuit, notamment sur les réseaux sociaux. À l'approche de la date anniversaire de la mort de la jeune femme, les Iraniens se mobilisent et le pouvoir serre la vis.

Des femmes qui brûlent leur voile ou coupent leurs cheveux. Ces images ont fait le tour de monde il y a un an, après  la mort de Mahsa Amini. La jeune femme de 22 ans a été arrêtée le 13 septembre 2022 par la police des mœurs iranienne, qui lui reprochait le "port de vêtements inappropriés". Elle est morte le 16 septembre, après trois jours de coma. Un an plus tard, les jeunes Iraniens n'ont pas oublié et utilisent toujours les réseaux sociaux pour crier leur colère et exposer la répression du régime.

"Il y a du feu sous la cendre parce qu'on sent qu'il y a beaucoup de rage, de frustration dans la société car la situation actuelle est une impasse totale", souligne Mahnaz Shirali, sociologue et politiste, spécialiste de l'Iran.

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Les photos des personnes assassinées par le régime republiées

À l'approche de la date anniversaire de la mort de Mahsa Amini, "les proches des gens qui ont été assassinés pendant les manifestations, exécutés en prison ou sont toujours emprisonnés commémorent leurs enfants et essayent d'informer les autres de ces commémorations grâce aux réseaux sociaux", affirme Azadeh Kiane, professeure de sociologie à l'université Paris-Cité. "On voit surtout des textes et les photos des personnes assassinées par le régime afin que les gens ne les oublient pas."

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La sociologue voit aussi apparaître des "appels à manifester et à faire grève le 16 septembre, qui passent toujours par les réseaux sociaux". Face à cela, le régime tente de brider ces manifestants : "Ces derniers jours, ils ont coupé ou diminué la vitesse d'Internet dans les grandes villes parce qu'ils ont très peur d'un soulèvement populaire pour l'anniversaire du meurtre de Mahsa Amini", indique Mahnaz Shirali. Elle a vu "beaucoup de tweets" de jeunes qui ont "l'intention de transformer cette journée d'anniversaire en une journée de contestation massive".

Le régime "fait tout pour que les gens ne puissent pas envoyer des informations avec les réseaux sociaux mais on voit toujours des vidéos qui circulent", abonde Azadeh Kiane.

"Dès qu'ils voient une scène de violence, ils filment"

Prendre son téléphone et montrer l'horreur du régime est d'ailleurs devenu une habitude pour certains Iraniens. "C'est rentré dans les mœurs, tous les jours, dès qu'ils voient une scène de violence, ils filment et l'envoient sur les réseaux sociaux", explique Mahnaz Shirali. Elle se souvient notamment de vidéos montrant "une femme qui refusait de porter le voile ou une autre qui était seule dans une rue" et qui étaient violentées.

Azadeh Kian évoque, elle, "les images de femmes qui refusent de porter le voile, qui se font arrêter ou à qui on refuse l'accès au métro à Téhéran".

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"De plus en plus" de "femmes sortent sans voile pour défier le régime"

Malgré la répression, les Iraniens continuent de lutter contre le pouvoir, "surtout des jeunes femmes qui bravent les interdits et qui sortent sans voile", relève Azadeh Kian. Téhéran est "très surveillée" mais "de plus en plus" de "femmes sortent sans voile pour défier le régime", "même les policiers disent qu'ils ne peuvent pas arrêter tout le monde", raconte la sociologue spécialiste de l'Iran. "Pendant l'été, on a vu des tas de vidéos de jeunes filles qui sortaient dans la rue en décolleté", ajoute-t-elle.

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Les Iraniens profitent notamment de la tombée de la nuit pour faire entendre leur colère car "la reconnaissance visuelle des caméras" mise en place par le régime "ne fonctionne pas, donc les jeunes comptent sur ça pour dire ce qu'ils pensent du régime", indique Mahnaz Shirali.

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La vie chère exposée sur les réseaux sociaux

Outre les droits des femmes, "les jeunes Iraniens sur les réseaux sociaux parlent de tout, de la cherté de la vie, de l'impossibilité de mener le quotidien, de la répression qui règne sur l'espace public. De tout, parce que c'est le seul endroit où ils peuvent s'exprimer, dire ce qu'il se passe", souligne Mahnaz Shirali. "Ils disent qu'ils n'arrivent plus à nourrir leurs enfants, par exemple, on a beaucoup de témoignages sur les prix des denrées alimentaires qui ont augmenté de 200%", ajoute Azadeh Kian.

Et "chose inédite, qui se voit à travers les réseaux sociaux : les hommes interviennent pour soutenir les femmes qui ne portent pas le voile", poursuit-elle. "Les gens sont tellement mécontents de ce régime, la situation économique est tellement désastreuse que les gens sont contents que des femmes défient le régime."

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