ALIMENTATION - Qui se souvient que l’Onu avait fait de 2008 l’année internationale de la pomme de terre ? Très peu de monde s’en rappelle. Alors pour sensibiliser l’opinion publique au rôle clé de cette culture dans le monde, l’organisation a opté pour un jour par an. Une résolution adoptée vendredi 8 novembre fera du 30 mai la Journée internationale de la pomme de terre.
Une décision beaucoup moins anodine qu’elle n’y paraît au premier abord. La FAO (agence des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation) a salué ce choix qui va bien au-delà de l’anecdote. Il s’agit en effet de « mettre en lumière l’importance de la pomme de terre pour l’agriculture mondiale, le développement économique la sécurité alimentaire et la nutrition ».
Pour Victor Garcia Toma, représentant permanent du Pérou devant l’assemblée générale de l’Onu, cette journée mondiale ne servira pas uniquement la lutte contre la famine. Elle permettra aussi « d’encourager le développement agricole, la sécurité alimentaire, la conservation de la biodiversité et les fonctions des écosystèmes ».
5000 espèces de patates sur Terre
Ce n’est pas un hasard si c’est le Pérou qui a défendu cette résolution. Car le pays qui abrite plusieurs milliers de variétés de ce tubercule et un centre international de la pomme de terre (CIP), est l’un des berceaux de cette culture. L’aliment millénaire, apparu dans la région des Andes sud-américaines est arrivé en Europe au XVIe siècle avant de se répandre dans le monde entier ; chaque semaine plusieurs milliards d’individus consomment l’une des 5000 espèces connues.
La pomme de terre, souligne la FAO, permet d’« améliorer les moyens de subsistance dans les zones rurales et dans d’autres zones où les ressources naturelles, en particulier les terres arables et l’eau, sont limitées et les intrants coûteux ». Si sa production a augmenté de 10 % au cours de la dernière décennie, « il reste encore beaucoup à faire pour exploiter tout le potentiel de cette culture pour mettre fin à la faim et à la malnutrition à l’échelle mondiale ».
Sa culture est également compatible avec la lutte contre le dérèglement climatique. « Par rapport à d’autres, elle produit de faibles niveaux d’émissions de gaz à effet de serre », souligne l’agence onusienne. Mais elle n’est pas épargnée par les défis environnementaux et sanitaires. La production de pommes de terre est néanmoins « confrontée à plusieurs menaces et défis, en particulier les ravageurs et les maladies », tels que le mildiou, plusieurs maladies bactériennes ou le doryphore de la pomme de terre, et bien d’autres, rappelle la FAO.
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