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Elisabeth Borne reçoit les syndicats pour tenter de relancer le dialogue social

La Première ministre va recevoir les leaders des cinq confédérations en face-à-face entre mardi et mercredi. Si aucun ne veut tourner la page de la réforme des retraites, ils ont sans exception l'intention de ne pas se limiter à ce sujet.

Laurent Berger et Sophie Binet, les secrétaires généraux de la CFDT et de la CGT, lors de la réunion entre la Première ministre et les cinq confédérations le 5 avril 2023.
Laurent Berger et Sophie Binet, les secrétaires généraux de la CFDT et de la CGT, lors de la réunion entre la Première ministre et les cinq confédérations le 5 avril 2023. (Bertrand GUAY/AFP)

Par Leïla de Comarmond

Publié le 14 mai 2023 à 18:15Mis à jour le 14 mai 2023 à 18:31

La Première ministre va tenter de renouer le dialogue avec les syndicats en recevant les numéros un des cinq confédérations en bilatéral mardi et mercredi. L'exercice s'annonce difficile alors que le conflit sur les retraites n'est pas achevé. Après un 1er mai qui a montré une mobilisation persistante, une quatorzième journée de mobilisation est programmée le 6 juin , deux jours avant que l'Assemblée nationale ne se prononce sur une proposition de loi du groupe Liot sur les 62 ans.

Dans ce contexte, pas question de risquer que les rencontres tournent court comme le 5 avril dernier . Elisabeth Borne prend soin de faire profil bas. Dans une interview au « JDD » ce dimanche, elle s'affirme « convaincue qu'il faut donner plus de place à la négociation et au dialogue social ». « C'est pour cela que je n'ai pas souhaité adresser un ordre du jour détaillé pour ces rencontres : je suis à l'écoute des priorités que les organisations syndicales et patronales souhaitent mettre dans la discussion », explique-t-elle.

Message reçu 5 sur 5

Un message reçu 5 sur 5 par les syndicats qui tous viendront à Matignon, de la CFDT à la CGT en passant par FO, la CFE-CGC et la CFTC. Passage obligé, d'entrée de jeu, les cinq rappelleront évidemment à Elisabeth Borne leur opposition aux 64 ans et la poursuite du conflit. Mais alors qu'ils bénéficient d'un regain de popularité, chacun a aussi conscience que se faire le porte-voix de la colère des salariés sur la retraite ne peut suffire à répondre aux attentes de ces derniers. Autant il n'était pas question début avril , lorsqu'ils ont vu ensemble la Première ministre, de parler d'autre chose que des 64 ans, autant cette fois-ci, les cinq ont bien l'intention de le faire.

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L'intersyndicale travaille sur des propositions communes mais chacun ira avec son propre cahier revendicatif à son rendez-vous. Les sujets sont nombreux. Il y a ceux liés aux retraites comme l'emploi des seniors et la pénibilité après la censure du Conseil constitutionnel . Dans une interview à « L'Opinion » publiée dimanche en fin de journée, Emmanuel Macron confirme que les « dispositions qui ont été censurées […] feront partie de la négociation avec les syndicats ».

Reprendre la main

Parmi les autres sujets que les organisations de salariés ont bien l'intention de mettre sur la table, il y a notamment bien sûr celui du pouvoir d'achat et des salaires ainsi que ceux de la conditionnalité du RSA ou encore de l'assurance-chômage, dont les règles vont devoir être rediscutées d'ici à la fin de l'année et sur laquelle les syndicats veulent reprendre la main sur l'Etat.

Ça va aussi pousser très fort sur la mise sous condition des aides aux entreprises. « Ce n'est pas possible d'avoir des aides publiques quand on licencie, quand on ne respecte pas l'égalité professionnelle, quand on augmente de façon exponentielle les dividendes et les salaires des PDG et que les salaires stagnent », a estimé Sophie Binet , épinglant Air France ou encore Sanofi dimanche midi, au Grand jury RTL-LCI-« Le Figaro ».

Interrogations

La réforme du Code du travail de 2017 qui a affaibli la représentation du personnel et le dialogue social dans les entreprises sera aussi sous le feu des critiques. Même si les récentes déclarations du chef de l'Etat, qui avait fait de cette dernière un marqueur emblématique de son premier quinquennat, n'offrent pas beaucoup de perspectives en la matière. « Les ordonnances travail prises il y a six ans ont permis de nettement simplifier les choses […] Je constate avec bonheur qu'il n'y a pas de manifestations relatives au chômage. Plus personne ne parle de chômage », a-t-il affirmé en présentant sa feuille de route sur la réindustrialisation , jeudi.

Cela ferme-t-il toute perspective d'évolution des ordonnances de 2017  ? Le sujet est une illustration des interrogations que partagent les syndicats. « On ne remet pas en cause la volonté de la Première ministre de discuter, mais on a tous la même question », note un leader syndical : « De quelles réelles marges de manoeuvre va disposer Elisabeth Borne ? »

Leïla de Comarmond

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