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Au Cameroun, un riche héritier accusé de centaines d’agressions sexuelles

Les témoignages de femmes et d’hommes se multiplient contre l’homme d’affaires Hervé Bopda, figure de la jet-set camerounaise, soupçonné de viols et de harcèlement. L’intéressé conteste les faits.

Par  (Douala, correspondance)

Publié le 29 janvier 2024 à 17h00

Temps de Lecture 3 min.

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L’accumulation des témoignages, divulgués quotidiennement sur Facebook et X, dresse le portrait d’un prédateur sexuel de grande envergure, bénéficiant de la protection que lui confèrent sa fortune et sa naissance. Figure bien connue de la jet-set de Douala, la capitale économique du Cameroun, Hervé Bopda, héritier du richissime industriel Emmanuel Bopda, décédé en 2020, est au centre d’accusations de viols, sur des femmes et des hommes, commis notamment sous la menace d’une arme à feu.

A l’origine de ces révélations, N’zui Manto, un lanceur d’alerte vivant à l’étranger, publie depuis le 19 janvier des récits de victimes présumées. L’activiste assure en avoir reçu des centaines. Certaines dénoncent un vaste réseau de proxénétisme dont feraient partie des hommes d’affaires, des personnalités influentes et des membres des forces de l’ordre et de l’armée. Le Cameroun est sous le choc.

D’après les témoignages recueillis par N’zui Manto, les faits se seraient déroulés pendant au moins vingt ans dans plusieurs villes du pays : Douala, où Hervé Bopda aurait notamment violenté des femmes en pleine rue et dans des restaurants courus de la ville avec la complicité des gérants et de ses gardes de corps, Yaoundé, la capitale, Limbé et Buea dans la région anglophone du Sud-Ouest ou encore la cité balnéaire de Kribi.

« J’avais 17 ans à l’époque. Il m’a séquestrée pendant des jours avec sa copine… Il nous forçait à coucher avec lui à deux… », raconte ainsi une victime présumée. Une autre, se présentant sous le prénom de Stéphanie, relate qu’en 2020 Hervé Bopda a tenté de la sodomiser à son domicile, avant de lui imposer une fellation et de la menacer avec une arme de la « donner aux chiens », si elle venait à parler.

« Une certaine volonté des victimes à parler »

Depuis la publication de ces témoignages, les réactions se multiplient, réclamant en vain, pour l’heure, l’arrestation du présumé violeur. Un restaurant de Douala a annoncé lui avoir interdit l’accès. Jeudi 25 janvier, la commission des droits de l’homme du barreau du Cameroun a saisi le procureur du tribunal de première instance de Yaoundé « aux fins d’ouverture d’une enquête pour que le suspect soit traduit devant les juridictions compétentes ».

A Douala, Universal Lawyers and Human Rights Defense, un collectif d’avocats qui défend bénévolement depuis 2016 des mineurs et des personnes défavorisées, assure avoir déposé plainte auprès du commissaire du gouvernement. Selon MGuy Olivier Moteng, l’un de ses membres, au moins quatre victimes ont déjà saisi le collectif. « Ce cas est particulier, d’abord par le retentissement national et international qu’il a eu, estime l’avocat, joint par Le Monde Afrique. Jamais dans le pays, il n’y a eu autant d’accusations dirigées contre un seul individu. »

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