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Société

Colère des agriculteurs: voici la liste des revendications envoyées au gouvernement

La FNSEA veut des aides "immédiates" et un allègement des contraintes environnementales. De son côté, la Confédération paysanne réclame "un revenu digne pour tous les paysans et paysannes".

Quelle sera la réponse de l'exécutif? Une semaine après le début de la mobilisation des agriculteurs dans le sud du pays, la colère a gagné la quasi-totalité des départements. Routes bloquées, manifestations devant les sous-préfectures, le monde agricole réclame des mesures d'urgence pour aider un secteur en crise depuis des années.

Dans la soirée, la FNSEA, premier syndicat agricole, a listé ses doléances, réclamant des "réponses immédiates sur la rémunération" dont une aide d'urgence aux "secteurs les plus en crise", et à plus long terme, la mise en œuvre d'un "chantier de réduction des normes".

Colère des agriculteurs: le gouvernement face à la crise
Colère des agriculteurs: le gouvernement face à la crise
15:51
"On parle de plusieurs centaines de millions d'euros", a reconnu son président Arnaud Rousseau auprès de l'AFP.

La FNSEA et les Jeunes Agriculteurs exhortent le gouvernement à prendre en compte "l'intégralité" de leurs doléances pour parvenir à une sortie de crise.

Les principales demandes de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs:

• Le respect absolu des lois EGAlim
• Le paiement de toutes les aides PAC de manière immédiate
• Le paiement dans les plus brefs délais de l’ensemble des indemnisations sanitaires et climatiques
• Aider immédiatement les secteurs les plus en crise: viticulture et agriculture biologique
• Faire de l’élevage une grande cause nationale avec un refus clair des accords de libre-échange
• Une sortie des incohérences du Green deal et de la planification écologique
• Afficher la pause normative et le chantier de réduction des normes
• Revenir sur la non-régression du droit de l’environnement
• Arrêter les surtranspositions et permettre une harmonisation des normes au niveau européen.

La confédération paysanne alerte sur le "mirage" de la suppression des normes

La mobilisation a pris de l'ampleur mercredi avec l'appel à la mobilisation de la Confédération paysanne, troisième syndicat d'agriculteurs classé à gauche, à la suite de la FNSEA et de la Coordination rurale à qui elle s'oppose pourtant sur de nombreux sujets.

Dans un communiqué, le syndicat affirme avoir comme mot d'ordre: "Un revenu digne pour tous les paysans et paysannes" et "rompre avec le libre-échange".

"Ce n'est pas, comme le font les dirigeants de la FNSEA, en demandant à pouvoir détruires des haies, en éludant la question du partage équitable des terres et de l'eau (...) que nous résoudrons en profondeur les problématiques de notre métier de paysan", prévient la Confédération paysanne dans son communiqué.

Surtout, l'organisation rappelle que la FNSEA a œuvré ces dernières années avec les différents gouvernements et alerte sur "le mirage de la suppression des normes".

"Certes, une simplification administrative est nécessaire car beaucoup de procédures sont inadaptées à la réalité de nos fermes. Mais ne nous trompons pas de cible: la demande de la majorité des agriculteurs (...) n'est pas de nier les enjeux de santé et de climat ou de rogner encore davantage sur nos maigres droits sociaux", peut-on lire.

La Confédération paysanne demande:

• Une loi d'urgence interdisant tout prix agricole en-dessous des prix de revient
• La fin immédiate des négociations d'accord de libre-échange
• L'instauration de prix garantis pour les produits agricoles
• La mise en place de prix minimum d'entrée sur le territoire national
• Un accompagnement économique à la transition agroécologique à la hauteur
• des enjeux
• L'arrêt de l'artificialisation de terres agricoles

Vers une réponse de l'exécutif jeudi ou vendredi

Gabriel Attal réunira ce jeudi les ministres de l'Agriculture, de la Transition écologique et de l'Economie. Il devrait faire des premières annonces jeudi ou vendredi, a-t-on appris de sources concordantes au sein de l'exécutif.

"Attendre jusqu'à vendredi pour avoir des annonces, c'est prendre beaucoup de risques. Plus on attend, plus il va falloir qu'elles soient costaudes, les mesures", prévient Karine Duc, co-présidente de la Coordination Rurale de Lot-et-Garonne.

Ariel Guez