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Olivier Dubois, journaliste et ex-otage, est arrivé en France et dit n’avoir « pas été maltraité » en captivité

Le journaliste indépendant avait été enlevé le 8 avril 2021 à Gao, dans le nord du Mali, par le GSIM, principale alliance djihadiste au Sahel, lié à Al-Qaida.

Le Monde avec AFP

Publié le 21 mars 2023 à 12h38, modifié le 21 mars 2023 à 16h07

Temps de Lecture 3 min.

Olivier Dubois (à droite) à l’aéroport de Villacoublay, avec sa famille et le président français, le 21 mars 2023.

Le journaliste français Olivier Dubois, otage pendant près de deux ans de djihadistes au Mali, a atterri en France mardi 21 mars. Il avait quitté le Niger le matin après sa libération survenue en même temps que celle d’un otage américain retenu pendant plus de six ans. Le président français a accueilli l’ex-otage à la base aérienne de Villacoublay, près de Paris.

« Je tiens à dire que je n’ai pas été maltraité, ni humilié, ni frappé, ni quoi que ce soit, a déclaré le journaliste peu après son arrivée sur la base aérienne. Il y a eu des moments difficiles mais pas physiques comme certains ont pu le vivre. » A Niamey, lundi après-midi, le journaliste indépendant était apparu souriant et visiblement ému à sa descente de l’avion, où il était accompagné de Jeffery Woodke, humanitaire américain qui avait été enlevé le 14 octobre 2016 au Niger. « Je me sens fatigué mais je vais bien », avait-il déjà déclaré.

Ci-dessus, tweet de Morgane Le Cam, journaliste au Monde Afrique.

Olivier Dubois avait été enlevé le 8 avril 2021 à Gao, dans le nord du Mali, par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), principale alliance djihadiste au Sahel, lié à Al-Qaida. Il collaborait notamment avec le quotidien Libération et le magazine Le Point, et vivait et travaillait au Mali depuis 2015 lorsqu’il a été kidnappé.

« C’est énorme pour moi d’être là, d’être libre »

Olivier Dubois, dont on ignore s’il est resté ou non au Mali pendant toute sa détention, était le dernier Français retenu en otage par une organisation autre qu’un Etat depuis la libération, en octobre 2020, de Sophie Pétronin, également enlevée au Mali. « C’est énorme pour moi d’être là, d’être libre, je voulais rendre hommage au Niger pour son savoir-faire dans cette mission délicate et rendre hommage à la France et à tous ceux qui m’ont permis d’être là aujourd’hui », a-t-il déclaré lundi.

Le président français, Emmanuel Macron, a exprimé lundi son « immense soulagement » et a témoigné de sa « grande reconnaissance au Niger pour cette libération », après s’être entretenu au téléphone avec le journaliste. Obtenir sa libération était « une priorité de la France », qui a agi « avec discrétion » pour y parvenir, a ajouté mardi la ministre des affaires étrangères française, Catherine Colonna, à l’Assemblée nationale.

Le journaliste Olivier Dubois, à son arrivée à l’aéroport de Villacoublay, le 21 mars 2023.

Cette dernière a dit la nécessité de rester « souvent » discrets tout en tenant les familles informées autant que possible. « Je sais que notre discrétion parfois n’est pas comprise. Elle est pourtant la condition de l’efficacité », a ajouté la cheffe de la diplomatie en exprimant son « soulagement » et sa « joie » de savoir le journaliste libre. « Je remercie à nouveau les autorités du Niger de leur aide, qui a été déterminante », a-t-elle ajouté, sans plus de précision.

Au côté d’Olivier Dubois, Jeffery Woodke, cheveux blancs et soutenu par une canne, a souhaité lundi « remercier les gouvernements nigérien, américain et français ». « Vive la France ! », s’est exclamé celui qui avait été enlevé alors qu’il venait en aide depuis une trentaine d’années à des populations nomades avec une organisation non gouvernementale à Abalak, dans le centre du Niger. Le président américain, Joe Biden, s’est dit « heureux qu’il soit bientôt au côté de sa femme, Els, et de leur famille », selon un communiqué. Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, qui était en déplacement à Niamey la semaine dernière, a remercié le gouvernement nigérien pour son « aide importante » dans la libération de M. Woodke.

Les circonstances de leur libération restent pour l’heure inconnues. « Les otages ont été récupérés sains et saufs par les autorités nigériennes avant d’être remis aux autorités françaises et américaines », a déclaré lundi à l’aéroport le ministre de l’intérieur nigérien, Hamadou Souley.

Au moins trois otages occidentaux encore détenus au Sahel

Pendant ses 711 jours de détention, seules deux vidéos d’Olivier Dubois avaient été publiées sur les réseaux sociaux. La première, le 5 mai 2021, où il annonçait lui-même son enlèvement, et une autre, après quasi un an de silence, diffusée le 13 mars 2022, sans indication de la date à laquelle les images avaient été tournées.

« C’est juste incroyable, c’est quelque chose qu’on attendait depuis deux ans. Pour lui le cauchemar est terminé, et pour sa famille aussi. Il va pouvoir reprendre sa vie, même si ce sera difficile pour lui d’oublier ça », a déclaré la sœur d’Olivier Dubois, Canèle Bernard. La rédaction de Libération a également fait part de sa « joie immense ».

Le Mali, comme le Niger et le Burkina Faso, ses voisins, traverse une grave crise sécuritaire avec des attaques djihadistes récurrentes. Les enlèvements sont l’un des graves dangers encourus par les journalistes et les humanitaires, locaux comme étrangers, au Sahel. Deux employés de la branche malienne du Comité international de la Croix-Rouge kidnappés entre Gao et Kidal, dans le nord du Mali il y a deux semaines, ont par ailleurs été libérés dimanche soir.

Au moins trois otages occidentaux sont encore détenus au Sahel : le chirurgien australien Arthur Kenneth Elliott, enlevé au Burkina Faso le 15 janvier 2016, et l’officier de sécurité roumain Iulian Ghergut, enlevé le 4 avril 2015 au Burkina Faso. Un religieux allemand, le père Hans-Joachim Lohre, dont on est sans nouvelles depuis novembre 2022, est considéré comme ayant été enlevé au Mali.

Le Monde avec AFP

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