“La police de San Francisco sera autorisée à utiliser des robots pour tuer des gens dans un nombre limité de situations d’urgence, d’après une nouvelle mesure approuvée par le Conseil des superviseurs de la ville ce mardi”, a rapporté le San Francisco Chronicle le 29 novembre.

Les robots policiers ne sont pas nouveaux à San Francisco : le département de police de la ville en a acquis 17, de 2010 à 2017. “Ce qui est nouveau, c’est la façon dont ils pourraient être utilisés”, précise le journal.

“Les dirigeants de la police expliquent qu’ils souhaitent pouvoir déployer des robots capables de tuer dans des cas extrêmement rares, contre des suspects violents, des auteurs d’un massacre à l’arme à feu ou d’un attentat suicide, par exemple.”

Cependant, beaucoup de critiques se font entendre. Le Conseil des superviseurs – l’organe législatif de la ville-comté de San Francisco – est lui-même très divisé.

“De sérieux risques”

“Après tout ce qu’on a vu, les tueries en milieu scolaire, le terrorisme, les réalités du XXIe siècle, je pense qu’on doit absolument se servir des technologies les plus avancées pour affronter ce genre de menaces, un point, c’est tout”, déclarait l’un de ses membres, Rafael Mandelman.

“Il y a de sérieux risques d’emploi abusif de cette technologie de type militaire, et aucune preuve qu’elle soit nécessaire”, rétorque un autre élu, Dean Preston, qui a voté contre.

“Si le département de police indique qu’il n’a pas le projet d’équiper des robots d’armes à feu, ceux de son arsenal pourraient être dotés de charges explosives afin de pénétrer dans des bâtiments ou utilisés pour entrer en contact avec des suspects violents ‘présentant un risque pour la vie de policiers’ ou pour les immobiliser”, ajoute le quotidien de San Francisco, citant un porte-parole.

Des robots capables de tuer ont déjà été utilisés ailleurs aux États-Unis. Le premier cas remonte à 2016, “lorsque la police de Dallas avait employé un robot armé d’un engin explosif pour tuer quelqu’un qui avait abattu cinq policiers”.