DistinctionL’Eglise de France veut bénir des « personnes » plutôt que les couples gays

Eglise : Les évêques de France veulent bénir des « personnes » plutôt que les couples homosexuels

DistinctionL’Eglise de France a insisté sur la différence avec le mariage, qu’elle considère toujours comme une « union exclusive (…) entre un homme et une femme »
La messe de Noel célébrée par l'évêque Mgr Christian Kraatz à la Cathédrale de Strasbourg. (PHOTO D'ILLUSTRATION)
La messe de Noel célébrée par l'évêque Mgr Christian Kraatz à la Cathédrale de Strasbourg. (PHOTO D'ILLUSTRATION) - Okyanus Kar Sen/SIPA / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Le pape François a annoncé autoriser la bénédiction des couples « irréguliers » aux yeux de l’Eglise, dont les couples homosexuels. La Conférence des évêques de France (CEF) préfère, elle, évoquer des « personnes ». Elle a défendu mercredi « un accueil large et inconditionnel », insistant sur la différence avec le mariage.

« Le Conseil permanent reçoit cette déclaration comme un encouragement aux pasteurs à bénir généreusement les personnes qui s’adressent à eux en demandant humblement l’aide de Dieu », affirme dans un communiqué l’instance de gouvernance de la CEF.

Le Conseil permanent de la CEF fait une nette distinction avec le mariage : ces bénédictions doivent se faire « hors de tout signe susceptible d’assimilation » à la célébration du mariage qui reste une « union exclusive (…) entre un homme et une femme ».

« Bénir individuellement »

Dans un document publié le 18 décembre et approuvé par le pape François, le puissant dicastère (ministère) pour la Doctrine de la Foi avait autorisé la bénédiction des couples « irréguliers » aux yeux de l’Eglise, incluant les couples remariés et les couples de même sexe, à condition qu’elle soit effectuée en dehors des rituels liturgiques.

Intitulée « Fiducia supplicans » (« La confiance suppliante »), cette note considérée comme un changement doctrinal de premier plan a provoqué une levée de boucliers de nombreux évêques, notamment en Afrique. En France, les neuf évêques ayant autorité sur les régions Bretagne et Pays de Loire avaient appelé le 5 janvier à bénir « individuellement » chacune des personnes formant le couple, pour « ne pas contribuer à créer de la confusion » avec le sacrement du mariage. Ils avaient en outre estimé que ces bénédictions étaient une possibilité et non une obligation.

Des personnes « exclues ni de l’amour de Dieu, ni de son Eglise »

Pour la CEF qui parle elle aussi de bénir « les personnes », Fiducia Supplicans « rappelle que ceux qui ne vivent pas dans une situation leur permettant de s’engager dans le sacrement de mariage ne sont exclus ni de l’amour de Dieu, ni de son Église ». Car il s’agit « de l’accompagnement dans l’Église des personnes homosexuelles vivant en couple d’une part et celui des personnes divorcées engagées dans une vie de couple d’autre part », note le communiqué.

L’évêque de Bayonne, Mgr Marc Aillet, connu pour ses positions conservatrices, s’était lui aussi prononcé en faveur de bénédictions individuelles dans une note publiée le 23 décembre. La contestation a été particulièrement vive au Malawi, au Nigeria, en Zambie et en République démocratique du Congo (RDC).

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