EnquEte46 personnes arrêtées pour l’attentat d’Istanbul, Ankara accuse le PKK

Turquie : 46 personnes arrêtées pour l’attentat d’Istanbul, Ankara accuse les Kurdes du PKK

EnquEteLe ministre de l’Intérieur turc a annoncé dans la nuit de dimanche à lundi l’arrestation de « la personne qui a déposé la bombe ». 45 autres personnes ont été interpellées, alors que l’attentat a fait six victimes
Un attentat a frappé Istanbul le 13 novembre 2022.
Un attentat a frappé Istanbul le 13 novembre 2022. - Francisco Seco/AP/SIPA / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Pour Ankara, les Kurdes sont derrière l’attentat dimanche dans l’artère commerçante d’Istiklal, à Istanbul. Le ministre de l’Intérieur turc Souleyman Soylu a annoncé ce lundi l’arrestation d’une personne et accusé le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

« La personne qui a déposé la bombe a été arrêtée. D’après nos conclusions, l’organisation terroriste PKK est responsable » de l’attentat, a-t-il affirmé dans une déclaration nocturne, relayée par l’agence officielle Anadolu et les télévisions locales. 45 autres personnes ont également été interpellées, indique le ministre de l'Intérieur turc.

L’attentat, qui n’a pas été revendiqué, a fait six morts et 81 blessés dont la moitié ont dû être hospitalisés. Il est survenu en pleine après-midi dans cette rue piétonne ultra-populaire le dimanche, qu’arpentent les Stambouliotes et les touristes.

La bombe déposée par « une femme », selon Erdogan

Le ministre n’a par contre pas précisé les conditions dans lesquelles cette « personne » suspectée a été arrêtée, ni s’il s’agit d’une « femme » comme l’avaient affirmé dimanche soir le président Recep Tayyip Erdogan puis son vice-président Fuat Oktay. Le ministre de la Justice, Bekir Bozdag, avait ensuite évoqué un « sac » déposé sur un banc : « Une femme s’est assise sur un banc pendant 40 à 45 minutes et, quelque temps après, il y a eu une explosion. Toutes les données sur cette femme sont en cours d’examen ». « Soit ce sac contenait un minuteur, soit quelqu’un l’a activé à distance », a-t-il ajouté.

Le PKK, considéré comme une organisation terroriste par Ankara mais aussi par ses alliés occidentaux dont les Etats-Unis et l’Union européenne, est en lutte armée contre le gouvernement turc depuis le milieu des années 1980. Il a souvent été rendu responsable par le passé d’attentats sanglants sur le sol turc. L’organisation est par ailleurs au cœur d’un bras de fer entre la Suède et la Turquie, qui bloque depuis mai l’entrée de Stockholm dans l’Otan en l’accusant de mansuétude envers le PKK.



La Suède veut lever les « inquiétudes » turques

Ankara a réclamé l’extradition de plusieurs de ses membres dans un mémorandum d’accord signé en juin avec la Suède et la Finlande, autre pays nordique désireux de rejoindre l’Alliance atlantique. Le Premier ministre suédois Ulf Kristersson s’est d’ailleurs rendu la semaine dernière à Ankara et a promis à Erdogan de répondre aux « inquiétudes » de la Turquie.

Le PKK est également régulièrement visé par des opérations militaires turques contre ses bases dans le nord de l’Irak et de la Syrie. Le mois dernier, de nombreuses accusations relayées par l’opposition et des observateurs turcs, mais démenties par les autorités, ont évoqué l’emploi d’armes chimiques par l’armée turque contre des combattants du PKK qui ont publié une liste de 17 noms, accompagnés de photos de personnes présentées comme des « martyrs » tués par des gaz toxiques.

Sujets liés