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Une entrepreneuse critiquée après ses remarques sur le temps de travail des stagiaires

Une entrepreneuse est prise à partie après avoir critiqué les demandes des stagiaires et des jeunes diplômés.

Une entrepreneuse est prise à partie après avoir critiqué les demandes des stagiaires et des jeunes diplômés. - -

Dans un podcast relayé notamment sur Twitter, la fondatrice d'une marque de compléments alimentaires s'est emportée contre le temps de travail légal des stagiaires et les demandes salariales des jeunes diplômés. Le retour de bâton a été violent sur les réseaux sociaux.

"Je fais ça pour la réussite, pour le pouvoir financier que cela me donne et me donnera par la suite." Claire Despagne, fondatrice de la marque de compléments alimentaires D+ for care, a une vision de l'entreprenariat bien affirmée.

Un peu trop peut-être, compte tenu du bad buzz qu'elle subit depuis 24 heures sur les réseaux sociaux. En cause, son indignation sur le temps de travail des stagiaires ou sur les demandes salariales des jeunes diplômés, exprimée dans un podcast dédié aux entrepreneurs.

"Les écoles de commerces par lesquelles je suis passée bourrent le crâne aux étudiants en leur disant que, à la sortie d'école de commerce, ils peuvent avoir des premiers salaires bruts annuels à 45.000 euros. Et donc vous avez des jeunes gens qui vous disent: 'moi, à moins de 45.000 euros, je ne viens pas" s'étrangle-t-elle.

Même critique des écoles sur les stages. "Nous on a des écoles - je n'ai pas honte de le dire et je peux le dire face caméra - qui nous disent: 'si j'apprends que mon stagiaire fait plus de 35h par semaine, je lui ferai arrêter votre stage" explique Claire Despagne.

"Ça va être dur pour votre stagiaire, derrière, de trouver du boulot et d'aller s'acheter un appartement" poursuit-elle. "Parce que moi en tout cas, dans le monde dans lequel je vis, si je ne travaille pas 80 heures, il y a très peu de chances que j'ai mon appartement, une résidence secondaire et peut-être une autre après."

Des propos moqués

La femme d'affaires, dont l'entreprise affiche une belle réussite (résultat net de 166.000 euros net en 2021 selon Pappers), a aussi une idée bien précise de ses attentes en matière de salarié.

"Je ne suis pas là pour répondre à un besoin, à un manque ou combler un vide" prévient-elle. "Les gens viennent se former chez moi" alors "avant de se demander ce que je peux faire pour eux, j'aimerais leur dire ce qu'ils peuvent faire pour moi."

Des propos rapidement moqués sur les réseaux sociaux et notamment sur Twitter.

Pour rappel, le stage en entreprise est strictement encadré par la loi, le temps de travail ne pouvant excéder 35h par semaine.

Résultat, les mauvais commentaires se sont multipliés notamment sur la page Google de l'entreprise, qui affichait après une pluie de critiques, la note de 1,1/5. Contactée par BFM Business, D+ for care n'avait pas encore donné suite.

La question de la rémunération et du temps de travail dans les start-up n'est pas une nouveauté. L'année dernière, le compte Instagram "Balance ta Start-up" avait multiplié les témoignages sur les pratiques managériales parfois scandaleuses dans certaines jeunes pousses.

Thomas Leroy Journaliste BFM Business