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Désaccord

Guerre à Gaza : Joe Biden critique «l’erreur» du gouvernement Nétanyahou

La guerre entre le Hamas et Israëldossier
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Le président des Etats-Unis a haussé le ton mardi 9 avril au soir à l’égard de la stratégie de son allié israélien dans l’enclave palestinienne et appelé à «un cessez-le-feu» et à «un accès total à la nourriture et aux médicaments» dans le territoire menacé par la famine.
par LIBERATION et AFP
publié le 10 avril 2024 à 7h49

«Une erreur» : le président américain Joe Biden a émis mardi 9 avril au soir l’une de ses plus fortes critiques de la stratégie militaire à Gaza du gouvernement de Benyamin Nétanyahou. «Ce que je demande, c’est que les Israéliens appellent à un cessez-le-feu, qu’ils autorisent pour les six ou huit prochaines semaines un accès total à la nourriture et aux médicaments entrant dans le pays», a assené le président américain dans une interview accordée à la chaîne hispanophone Univision. Et d’enfoncer le clou : «Je pense que ce qu’il [Nétanyahou, ndlr] fait est une erreur. Je ne suis pas d’accord avec son approche.»

Malgré les mises en garde de capitales étrangères, y compris de son allié américain, Nétanyahou se dit déterminé à lancer une offensive terrestre à Rafah, qu’il présente comme le dernier grand bastion du Hamas. Cette ville frontalière avec l’Egypte abrite, selon l’ONU, environ un million et demi de personnes, en majorité des déplacés, d’où des craintes d’aggravation du bilan humain en cas d’offensive terrestre sur place.

468 camions entrés mardi à Gaza

Israël avait annoncé dimanche le retrait de ses troupes de la grande ville voisine de Khan Younès, détruite après plusieurs mois de combats. Les soldats se sont retirés de la ville afin de préparer «la poursuite de leurs missions dans la zone de Rafah», ont souligné les autorités israéliennes. «Nous achèverons l’élimination des bataillons du Hamas, y compris à Rafah. Aucune force au monde ne nous arrêtera», a martelé le Premier ministre israélien mardi. Mais selon le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, une opération israélienne dans la ville ne semble pas «imminente».

L’Etat hébreu est également confronté à une forte pression internationale pour laisser passer davantage d’aide dans le territoire menacé de famine selon l’ONU. A la mi-mars, cinq ONG ont soumis une pétition à la Cour suprême israélienne dans l’espoir que les autorités «respectent leurs obligations de puissance occupante» en fournissant toute l’aide nécessaire à la population civile de Gaza. Après une première audience la semaine dernière, la cour a donné jusqu’à ce mercredi 10 avril au gouvernement pour répondre à une série de questions sur la politique humanitaire à Gaza. A la veille de cette échéance, les autorités ont affirmé que 468 camions étaient entrés mardi dans la bande de Gaza, le nombre le plus élevé en une journée depuis le début de la guerre. «Nous assistons à un changement radical qui, nous l’espérons, se poursuivra et s’étendra», a déclaré mardi au Sénat la cheffe de l’Agence américaine pour le développement international (USAID) Samantha Power, appelant toutefois Israël à laisser entrer plus de 500 camions par jour.

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