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Police-Justice

"KohLantess" à Fresnes: le directeur de la prison reconnaît que "le choix des épreuves était inadapté"

L'épreuve de karting dans la cour de la prison de Fresnes lors de Kohlantess

L'épreuve de karting dans la cour de la prison de Fresnes lors de Kohlantess - Youtube Djibril 942 60

Jimmy Delliste reconnaît un mauvais choix d'épreuves, mais reste convaincu que l'événement avait "énormément de sens" en termes de lutte contre les violences en prison et de cohésion.

Première réaction publique du directeur de la maison d'arrêt de Fresnes depuis le début de la polémique. Alors que l'organisation d'une journée rassemblant détenus et personnels de la prison autour d'activités sportives sur le modèle de Koh-Lanta a beaucoup été critiquée ces derniers jours notamment à droite, Jimmy Delliste, le directeur de l'établissement, déclare que "le choix des épreuves était inadapté" dans un échange avec Caroline Abadie, vice-présidente de la Commission des Lois qu'a pu suivre Franceinfo ce mercredi.

"Il suffit de voir ce qu'en pense l'opinion publique, que je respecte énormément", poursuit-il.

Au coeur de la polémique notamment, les vidéos, filmées par la boîte de production qui encadrait cet événement caritatif, d'une course de karting à laquelle les détenus ont pu prendre part. Interrogé sur son implication dans le projet, le ministre de la Justice déclarait mardi qu'il n'avait "jamais été question de kart", à l'occasion d'une séance de micros tendus à la prison de Fleury-Mérogis.

Malgré cette concession, Jimmy Delliste le soutient auprès de nos confrères: l'événement avait "énormément de sens". "La genèse du projet, c'était que la prison fasse passer un message auprès des jeunes du quartier", précise-t-il.

"Une manière de lutter contre les violences"

Selon lui, outre le fait de créer davantage de cohésion entre le personnel pénitentiaire et les détenus de Fresnes, la compétition avait une visée caritative et de prévention.

"Le but était aussi de concourir pour une association, sinon on ne le faisait pas. Les jeunes l'ont fait pour leur association, et les surveillants pour une association du personnel en mémoire d'une de leurs collègues décédée. Pour moi, c'était une opération de prévention à laquelle il me semblait utile d'associer les personnes détenues."

"C'est aussi une manière de lutter contre les violences", souligne-t-il encore.

À la suite de cette journée, Eric Dupond-Moretti a lancé une enquête administrative dont il a rendu les conclusions publiques mardi. Le Garde des Sceaux a également annoncé vouloir prendre une circulaire pour "fixer clairement les conditions nécessaires à la tenue de projets de réinsertion en prison". "Ils devront désormais tous être soumis à une validation expresse de la direction de l’administration pénitentiaire", a-t-il expliqué mardi sur Twitter.

Elisa Fernandez