Attaque du 7 octobre : l'ONU a "de bonnes raisons de croire" que des viols ont été commis par le Hamas

par Y.R. avec AFP
Publié le 4 mars 2024 à 22h24

Source : JT 20h Semaine

Dans un rapport publié lundi 4 mars, l'ONU dit avoir "des informations claires et convaincantes" sur des violences sexuelles commis par le Hamas.
Des victimes israéliennes de l'attaque du 7 octobre ont été violées, ainsi que des otages alors enlevés.

Il existe de "bonnes raisons de croire" que des victimes de l'attaque sanglante du Hamas du 7 octobre ont été violées, tout comme certains otages détenus à Gaza. C'est ce que révèle un rapport des Nations unies, publié lundi 4 mars, résultat du travail de la représentante spéciale de l'ONU sur les violences sexuelles lors des conflits, Pramila Patten, qui s'est rendue début février, accompagnée par des experts, pendant deux semaines en Israël et en Cisjordanie.

Sur la base d'informations recueillies "auprès de sources multiples et indépendantes, il existe de bonnes raisons de croire que des violences sexuelles liées au conflit ont eu lieu lors de l'attaque du 7 octobre à plusieurs endroits à la périphérie de Gaza, y compris des viols et des viols en réunion, dans au moins trois lieux", dont le site du festival Tribe of Nova à Réïm, note le rapport onusien.

Malgré les appels lancés pour que les victimes de violences sexuelles viennent témoigner, aucune d'entre elles ne s'est présentée. Les membres de la mission ont pu s'entretenir avec des survivants et témoins des assauts du 7 octobre et des membres des services de santé, et ont visionné 5000 photos et 50 heures d'images des attaques.

De bonnes raisons de croire que de telles violences sont toujours en cours
Pramila Patten, représentante spéciale de l'ONU

Ils ont en revanche pu parler avec certains des otages libérés, et récolter "des informations claires et convaincantes que certains ont subi diverses formes de violences sexuelles liées aux conflits, y compris viol et torture sexualisée, ainsi que des traitements cruels, inhumains et dégradants sexualisés", a indiqué Pramila Patten lors d'un point presse. "Nous avons de bonnes raisons de croire que de telles violences sont toujours en cours" à Gaza, où se trouvent encore 130 otages, dont 31 seraient morts, d'après Israël.

Le chef de l'ONU dément avoir "passé sous silence le rapport sérieux"

Juste avant la publication, annoncée pour lundi, le ministre israélien des Affaires étrangères, accusant les Nations unies de vouloir "passer sous silence le rapport sérieux" a annoncé le rappel de son ambassadeur à l'ONU pour consultations. Ce qu'a nié le porte-parole du secrétaire général de l'ONU, assurant que ce dernier n'a "en aucun cas fait quoi que ce soit" pour l'étouffer. "Le travail a été fait minutieusement et avec diligence", a fait savoir Stéphane Dujarric.

Vu sa courte durée, la mission n'a pas eu la possibilité d'établir la "prévalence" des violences sexuelles lors des attaques du 7 octobre. Dans ce contexte, le rapport appelle les autorités israéliennes à "permettre l'accès" d'une mission du Haut commissariat de l'ONU pour les droits de l'Homme et de la Commission d'enquête indépendante sur les territoires palestiniens, pour mener "des enquêtes à part entière sur toutes les accusations de violations, et compléter et approfondir" les résultats de cette mission.

Parmi les difficultés rencontrées, le rapport évoque notamment le "manque de confiance des survivants des attaques du 7 octobre et des familles des otages envers les institutions nationales et internationales, dont l'ONU", ainsi que "l'absence de preuves médico-légales exhaustives".

"La véritable prévalence des violences sexuelles lors des attaques du 7 octobre (...) pourrait prendre des mois voire des années à apparaître, et pourrait n'être jamais réellement connue", conclut le rapport des Nations unies.


Y.R. avec AFP

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