Violences urbaines : Emmanuel Macron réfléchit à "couper" les réseaux sociaux, l'opposition fulmine

par La rédaction de TF1info avec le service politique de TF1/LCI
Publié le 5 juillet 2023 à 8h32

Source : TF1 Info

Après une semaine marquée les violences urbaines en France, Emmanuel Macron a reçu, mardi 4 juillet, les maires des villes attaquées et vandalisées.
Lors de cette entrevue avec les élus, le chef de l'État a évoqué des mesures de restriction des réseaux sociaux allant jusqu'à l'interdiction en cas de crise.
Une petite phrase contre laquelle l'opposition s'est insurgée.

Couper les réseaux sociaux quand la situation s'envenime. C'est la piste envisagée par Emmanuel Macron, qui en a esquissé les contours, mardi 4 juillet, à l'Élysée, devant les maires dont les villes ont été victimes des violences urbaines, consécutives à la mort de Nahel. Largement pointés du doigt par l'exécutif pour leur rôle durant les tensions, qui ont émaillé la France plusieurs nuits de suite, le président de la République a déploré qu'ils aient "accéléré" l'embrasement, selon un participant. Il a évoqué "une volonté de vengeance" les deux premières nuits, et "un sentiment très désinhibé".

Le chef de l'État a proposé de réfléchir à leur usage chez les jeunes. "Il a dit qu'il fallait envisager des mesures qui pourraient aller parfois jusqu'à l’interdiction, si des épisodes encore plus violents venaient à se reproduire", a rapporté l'entourage à TF1info. "Emmanuel Macron a proposé de réfléchir à couper les réseaux sociaux : Snapchat, TikTok, Instagram, dans certaines situations", a indiqué à LCI, à la sortie de cette réunion, l'un des participants, le maire de Béziers, Robert Ménard.

Vendredi 30 juin, il avait publiquement appelé les plateformes, Snapchat et TikTok en tête, à "l'esprit de responsabilité", en leur demandant de retirer "les contenus les plus sensibles""Les réseaux sociaux jouent un rôle considérable dans les mouvements des derniers jours. Nous avons vu sur plusieurs d'entre elles (...) à la fois l'organisation de rassemblements se faire, mais une forme de mimétisme de la violence", avait-il déploré. "Ce qui, chez les plus jeunes, conduit à une forme de sortie du réel."

Ok Kim Jong-Un
Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale

De droite à gauche, l'idée de "couper" les réseaux sociaux n'a pas convaincu. Bien au contraire, elle a suscité l'indignation. "OK Kim Jong-Un", a tweeté laconiquement la cheffe de file des députés LFI, Mathilde Panot, osant la comparaison entre le président français et le dictateur nord-coréen. "Le pays des droits de l'homme et des citoyens ne peut pas s'aligner sur les grandes démocraties chinoise, russe et iranienne", a fustigé, pour sa part, le Premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure. 

Une rhétorique reprise de l'autre côté de l'échiquier politique, où on s'inquiète d'une "dérive totalitaire". "Couper les réseaux sociaux ? Comme la Chine, l'Iran, la Corée du Nord ? Même si c'est une provocation pour détourner l'attention, elle est de très mauvais goût", a jugé le président du groupe LR à l'Assemblée, Olivier Marleix. "'En cas de crise', Vladimir Kim Jong Macron n'exclut pas de 'couper' les réseaux sociaux : bienvenu en Iran !", a lâché le député européen d'extrême droite, ex-RN, Gilbert Collard. "Qui ose dire encore qu'on est en démocratie ?!", a lui pesté le président des Patriotes, Florian Philippot.


La rédaction de TF1info avec le service politique de TF1/LCI

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