Mort de Sihem: multirécidiviste, le mis en cause évoque une «dispute liée à leur relation amoureuse»

Sihem, disparue depuis une semaine, a été retrouvée morte «dans un endroit isolé», «sur un chemin de campagne» de La Grand-Combe dans le Gard, aux alentours d'une heure du matin dans la nuit de mercredi à jeudi, a confirmé ce 2 février la procureure de la République de Nîmes, Cécile Gensac, lors d'une conférence de presse. Le principal suspect, Mahfoud H., est passé aux aveux durant la prolongation de sa garde à vue dans la nuit.

Sihem avait disparu le 25 janvier aux alentours de 22h30 après être passée rendre visite à sa grand-mère, dont elle était très proche. À partir de là, «on ne sait pas si elle est allée rejoindre le suspect, si elle s'est fait enlever ou séquestrer», a expliqué, lors d'une conférence de presse, l'avocat de la famille, Me Mourad Battik.

Le principal suspect, âgé de 39 ans, a déclaré avoir tué la lycéenne «dans le cadre d'une dispute liée à leur relation amoureuse, alors même qu'ils s'étaient retrouvés la nuit des faits en toute intimité», a également fait savoir la procureure de la République de Nîmes. «Cette relation amoureuse, personne n'en avait connaissance», a de son côté expliqué lors d'une conférence de presse l'avocat de la famille de Sihem, Me Mourad Battik, ajoutant que la version donnée par le suspect «n'est corroborée par personne» à ce stade.

L'enquête devra permettre de faire la lumière sur la teneur de la relation qui unissait la victime et le suspect, la procureure indiquant que Mahfoud H. a un lien de famille éloigné avec la victime et a fait ses déclarations «pour elle, sa famille et sa conscience.» «Il est probable que cette relation n'ai jamais existé», a précisé Me Mourad Battik, comparant plutôt celle-ci à une relation d'ordre familial ou fraternel, «comme une nièce voit un oncle», «une petite sœur voit un grand frère». Sihem et Mahfoud H. se connaissaient car la jeune femme gardait occasionnellement les enfants de sa cousine, ex-compagne de celui-ci.

Un casier judiciaire chargé

Dans la nuit de mercredi à jeudi, l'intéressé a également livré des indications sur le lieu où se trouvait le corps. Le magistrat instructeur s'est déplacé cette nuit sur la zone indiquée et a fait la découverte d'un corps d'une jeune femme correspondant au signalement de Sihem. Le suspect a ensuite été mis en examen notamment pour «arrestation, enlèvement, détention arbitraire». Les examens du médecin légiste se poursuivent pour «éclairer les circonstances de son décès». Ses conclusions seront connues dans le courant de la semaine prochaine. «Une requalification sera possiblement envisagée», a précisé la procureure, «possiblement du chef de meurtre». Plutôt qu'«un geste d'étranglement», l'avocat du suspect, Me Jean-Marc Darrigade, a de son côté évoqué, plus tard dans la journée sur BFMTV, «un geste qui consisterait à la faire taire», plus proche, a-t-il précisé, «d'un geste d'étouffement» qui aurait entraîné la mort de la jeune femme.

Le mis en cause est déjà très défavorablement connu des autorités judiciaires. Son casier judiciaire comporte cinq condamnations pour des faits d'atteinte aux biens, huit condamnations en lien avec la conduite d'un véhicule, ainsi qu'une condamnation pour vol avec arme. Condamné en 2015 par la cour d'assises du Gard, il avait exécuté l'intégralité de sa peine. Il devait par ailleurs de nouveau comparaître aux assises pour vol avec arme ce mercredi mais son procès a été reporté à la suite de son placement en garde à vue.

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