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En Chine, une flambée de colère inédite et de plus en plus politique

Depuis vendredi, des dizaines de milliers de personnes participent à des rassemblements dans de nombreuses villes, malgré les risques encourus. Un mouvement inédit depuis les manifestations de Tiananmen en 1989.

Par  (Xiamen (Chine), envoyé spécial)

Publié le 28 novembre 2022 à 06h16, modifié le 28 novembre 2022 à 14h02

Temps de Lecture 4 min.

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Des manifestants tiennent des feuilles de papier blanc en signe de protestation contre les restrictions liées au coronavirus, à Pékin, le 28 novembre 2022.

Urumqi (Xinjiang), Shanghaï, Pékin, Nankin (Jiangsu), Canton (Guangdong), Zhengzhou (Henan), Wuhan (Hubei), Chengdu (Sichuan), Changsha (Hunan), Chongqing… Depuis vendredi 25 novembre, des dizaines de milliers de personnes participent à des manifestations collectives en Chine, malgré les risques encourus. Les grèves et les protestations sont moins rares dans ce pays qu’on a tendance à le croire en Occident. Néanmoins, un tel mouvement d’ampleur nationale est inédit depuis les manifestations de Tiananmen en 1989.

La politique zéro Covid, ses excès et ses conséquences expliquent les premières mobilisations. A Urumqi, la colère de la population, soumise à plus de trois mois de confinement, a explosé jeudi après que dix personnes ont été tuées dans l’incendie de leur immeuble dont les issues étaient cadenassées, politique sanitaire oblige. A Zhengzhou, les ouvriers de Foxconn, le sous-traitant d’Apple, protestaient à la fois pour obtenir des primes promises mais non versées et contre des conditions de vie et de travail rendues insupportables par la stratégie zéro Covid. A Canton, c’est aussi contre des conditions de confinement inhumaines que la population s’est rebellée mi-novembre.

Mais, au cours du dernier week-end de novembre, à Shanghaï, Nankin, Pékin, Changsha, Chengdu et Wuhan, les manifestations ont rapidement pris un tour beaucoup plus politique. On pouvait y entendre des « Xi Jinping, démission », « Halte à la présidence à vie », « On n’a pas besoin de tests mais de liberté », mais aussi, à Pékin : « Rendez-nous le cinéma, halte à la censure ». Et, partout, ces feuilles de papier blanc tenues à bout de bras, symboles d’un pays qui ne peut pas écrire ce qu’il a sur le cœur mais n’en pense pas moins.

A Pékin, dimanche soir, seules quelques centaines de personnes, souvent très jeunes, ont manifesté. Sans doute parce que la quasi-totalité des étudiants sont confinés et ne peuvent sortir des campus. Dans la journée, selon des vidéos, de nombreux étudiants de la prestigieuse université de Tsinghua avaient réclamé davantage de démocratie. Là encore, une première depuis juin 1989.

A ces mouvements collectifs s’ajoutent quelques actes de résistance individuels. A Pékin, le 13 octobre, juste avant le congrès du Parti communiste, un homme avait mis en scène sa colère, brandissant une banderole hostile à Xi Jinping, sachant pertinemment qu’il allait se faire arrêter quelques minutes plus tard. Le 24 novembre, c’est au tour d’un habitant de Chongqing de dénoncer publiquement la politique suivie : « Il n’y a qu’une seule maladie dans le monde : le manque de liberté et la pauvreté », jugeait-il.

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