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Niger : les premiers ressortissants français évacués ont atterri à Paris

Les autorités ont prévu trois vols d’évacuation pour un total de 600 Français et un peu moins de 400 Européens. L’opération doit se dérouler sur moins de 24 heures.

Un premier avion rapatriant des Français du Niger, qui a décollé de Niamey en soirée, a atterri dans la nuit à Paris à l’aéroport Charles de Gaulle, selon une information de BFM TV. La France a commencé mardi soir à évacuer par avion des civils français et européens du Niger à la suite du putsch de la semaine dernière, sa première évacuation massive au Sahel où les coups d'État se sont multipliés depuis 2020.

Les autorités françaises souhaitent clore mercredi à la mi-journée les opérations d'évacuation. Quatre avions ont pour l'instant été prévus pour évacuer des civils, en grande majorité français.

Le premier avion évacuant des Français avait décollé de Niamey mardi soir. L'avion, un Airbus A330 avec «262 personnes à bord dont une douzaine de bébés», avait précisé la cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna, s’est posé comme prévu, «en début de nuit» à Paris. «La quasi-totalité des passagers» sont des Français, et il y a aussi «quelques ressortissants européens», avait-elle ajouté. D'autres passagers, «avec davantage d'Européens», étaient en train d'embarquer dans un deuxième avion vers 18H20 GMT. Il décollera prochainement, également de l'aéroport civil de Niamey, selon la ministre.

«Il y a 600 Français qui ont exprimé clairement leur intention de partir et il y a un peu moins de 400 Européens», a-t-elle également précisé. Au total, quelque 1200 Français sont enregistrés sur les listes consulaires au Niger, selon Paris.

L'évacuation des militaires français postés au Niger n'est en revanche «pas à l'ordre du jour», avait auparavant indiqué à la presse l'état-major des armées françaises. Le ministère allemand des Affaires étrangères a recommandé dans la journée «à tous ses ressortissants à Niamey» - moins de 100 personnes qui ne travaillent ni pour l'ambassade ni pour l'armée - d'accepter l'offre de la France.

L'Italie a elle annoncé se tenir prête à évacuer par un avion spécialement affrété ses ressortissants de Niamey, soit quelque 90 personnes sur un total d'un peu moins de 500 Italiens au Niger, dont la plupart sont des militaires. Les États-Unis n'ont pris aucune décision d'évacuation pour le moment, a indiqué mardi la Maison-Blanche.

«Pas besoin d'eux»

Paris justifie l'évacuation par les «violences qui ont eu lieu contre notre ambassade avant-hier» lors d'une manifestation hostile à la France, et par «la fermeture de l'espace aérien qui laisse nos compatriotes sans possibilité de quitter le pays par leurs propres moyens». À Niamey, après de fortes pluies dans la matinée, les activités ont repris et peu de véhicules des forces de sécurité étaient visibles, ont constaté des journalistes de l'AFP.

«On n'a pas de problèmes avec les Français», ni avec «les ressortissants européens, on a des problèmes avec les gouvernements européens», assure de son côté Hamidou Ali, un Nigérien de 58 ans. Un étudiant, Mahamadou Issoufou Idi, juge lui que «les Français n'ont qu'à partir, on n'a pas besoin d'eux».

La France, ex-puissance coloniale dans la région et soutien indéfectible du président Bazoum, retenu depuis le 26 juillet dans sa résidence présidentielle, apparaît comme la cible privilégiée des militaires qui l'ont renversé, dirigés par le général Abdourahamane Tiani.

«Déclaration de guerre»

Ils ont accusé lundi la France de vouloir «intervenir militairement», ce que Paris a démenti fermement. Le président français Emmanuel Macron avait menacé dimanche de répliquer «de manière immédiate et intraitable» à toute attaque contre les ressortissants de la France et ses intérêts au Niger.

Lundi soir, le Burkina Faso et le Mali, voisins du Niger et gouvernés également par des militaires, ont affiché leur solidarité avec les putschistes en affirmant que toute intervention militaire pour rétablir Mohamed Bazoum serait considérée «comme une déclaration de guerre» à leurs deux pays et entraînerait leur retrait de la Cédéao (Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest), «ainsi que l'adoption de mesures de légitime défense en soutien aux forces armées et au peuple du Niger».

Ils ont ajouté, dans un communiqué commun, qu'ils «refusent d'appliquer» les «sanctions illégales, illégitimes et inhumaines contre le peuple et les autorités nigériennes» décidées dimanche par la Cédéao à Abuja, la capitale du Nigeria. Les dirigeants ouest-africains, soutenus par leurs partenaires occidentaux, dont la France, ont fixé un ultimatum d'une semaine à la junte militaire au Niger pour un «retour complet à l'ordre constitutionnel», affirmant ne pas exclure un «recours à la force» si ce n'était pas le cas.

Dans ce contexte, la Cédéao a annoncé mardi soir que les chefs d'état-major des pays qui la composent se réuniront de mercredi à vendredi à Abuja, au sujet du putsch au Niger. Par ailleurs, une délégation de la Cédéao, conduite par le Nigérian Abdulsalami Abubakar, doit se rendre mercredi au Niger, ont indiqué sous le couvert de l'anonymat une haute responsable de l'organisation ouest-africaine et un responsable militaire du Niger.

La Cédéao avait également décidé de «suspendre toutes les transactions commerciales et financières» entre ses États membres et le Niger, et de geler les avoirs des responsables militaires impliqués dans le coup d'État.

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39 commentaires
  • casimir123

    le

    on devrait tout simplement quitter l’Afrique et laissez les africains se démerder avec les russes et les chinois et face aux attaques de l’islamisme radical qui rêvent d'islamiser le continent et de remettre en esclavage les peuples sub-sahariens comme aux temps passés

  • clara32106

    le

    Ils ne seront pas beaucoup dépaysés

  • huron47005

    le

    Le Président français n'aura pas ramené le calme en Afrique; sa diplomatie pose question.
    L'Afrique risque l'embrasement. Je me demande qui excite ces peuples; (propagande russe?)

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