Le président américain Joe Biden, qui a appelé, le jeudi 7 mars, dans son discours sur l’état de l’Union, à un “un cessez-le-feu immédiat” de six semaines à Gaza, veut construire un port dans l’enclave, afin de permettre à des centaines de camions chargés d’aide d’y être acheminés par voie maritime.

Ce ponton flottant serait construit à partir de navires américains, puis déplacé près de la côte et relié à une sorte de chaussée temporaire, croit savoir The New York Times.

Mais, conformément au souhait de M. Biden “qu’aucun soldat américain ne soit sur le terrain à Gaza pendant que le conflit fait rage”, la construction de cette infrastructure n’est pas synonyme de déploiement au sol de soldats américains, ont assuré des responsables américains.

Les premières cargaisons arriveront via Chypre, où des inspections de sécurité seront effectuées par Israël, complète la BBC.

“Gaza n’ayant pas de port en eau profonde, les États-Unis cherchent depuis des semaines des moyens d’acheminer d’urgence des cargaisons d’aide, et l’administration a publiquement augmenté sa pression et manifesté de plus en plus publiquement son impatience à l’égard d’Israël, face à la situation désespérée qui règne sur le terrain”, explique la chaîne britannique.

Le risque de fournir “trop peu d’aide, trop tard”

Il faudra plusieurs semaines pour mettre en œuvre ce plan, détaille pour sa part The Guardian, qui s’alarme du “risque de fournir trop peu d’aide, trop tard”, alors que les 2,3 millions d’habitants de l’enclave sont menacés d’une famine généralisée.

L’annonce survient une semaine après la mort de plus de 100 Gazaouis, tués en tentant d’atteindre un convoi d’aide “dans un contexte de désespoir croissant”, rappelle la BBC sur son site.

Ce nouveau plan a été dévoilé quelques heures avant que M. Biden ne prononce son discours sur l’état de l’Union, note pour sa part le New York Times. Il “permet à M. Biden de présenter un projet concret à un moment où il est vivement critiqué pour ne pas avoir freiné les attaques d’Israël et pour avoir agi trop lentement face à la catastrophe humanitaire qui touche la bande de Gaza”.

“Des questions subsistent”, note toutefois le New York Times. “Le gouvernement israélien n’a pas immédiatement confirmé qu’il avait autorisé l’entrée de l’aide”, par exemple.

Il n’est pas précisé qui construira le pont-jetée ou assurera la sécurité de la distribution de l’aide au sol, “ce qui signifie que des questions cruciales sur la réussite de l’opération restent à ce jour sans réponse”, constate également la BBC.

Par ailleurs, prévient le New York Times, l’acheminement de l’aide par voie maritime ne résoudra “pas directement le problème central, à savoir que les camions ne peuvent livrer leurs marchandises en raison de l’intensité des bombardements israéliens et des combats terrestres”.