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Piqûres en boîte de nuit: ce que l'on sait des différentes enquêtes ouvertes en France

Plusieurs enquêtes ont été ouvertes en France sur des suspicions de piqûres en boîte de nuit.

Plusieurs enquêtes ont été ouvertes en France sur des suspicions de piqûres en boîte de nuit. - CLAUDIO SANTANA / AFP

À Grenoble, Béziers ou Nantes, des enquêtes ont été ouvertes après que plusieurs personnes ont affirmé avoir ressenti une sensation de malaise après avoir été mystérieusement piquées en boîte de nuit.

Depuis le mois de mars, plusieurs jeunes femmes et hommes ont porté plainte après avoir ressenti une sensation de piqûre en boîte de nuit, suivie de différents symptômes. Face à ces agressions, des enquêtes ont été ouvertes dans différentes villes de France. BFMTV.com fait le point sur ce que l'on sait de ce phénomène et des différents cas recensés à ce stade.

· Une sensation de piqûre suivie d'autres symptômes

Dans toutes les villes concernées, les récits des victimes se rejoignent. Elles participaient à une soirée en boîte de nuit lorsqu'elles ont eu la sensation de se faire piquer à différents endroits du corps, selon les témoignages, par exemple au niveau des cuisses, des fesses, des bras ou encore du dos.

S'ensuivent souvent des symptômes, sans gravité jusqu'à présent, à l'image de nausées, de malaises, de bouffées de chaleur ou de perte d'équilibre.

· Des enquêtes ouvertes à Nantes, Grenoble et Béziers

À la suite de ces incidents, des plaintes ont été déposées dans plusieurs villes de France. Une première enquête pour "administration de substances nuisibles" a d'abord été ouverte par le parquet de Nantes après 23 signalements, à la mi-mars. Un chiffre qui s'élève aujourd'hui à 43, selon le procureur Renaud Gaudeul, contacté ce jeudi par BFMTV.com.

Mercredi, les parquets de Grenoble, puis de Béziers ont également annoncé l'ouverture d'enquêtes pour le même chef. À Grenoble, huit plaintes ont été déposées au total, pour des faits qui se sont déroulés le week-end dernier dans des établissements de la ville mais aussi des environs, à Saint-Martin d'Uriage et Voiron.

À Béziers, le parquet fait état de dix plaintes concernant des faits commis dans deux établissements de la ville. Selon un communiqué publié mercredi, certaines des victimes étaient mineures.

· Les causes des symptômes toujours à l'étude

Plusieurs données restent encore floues, notamment la cause des symptômes évoqués par les victimes. Les enquêteurs tentent d'établir si les piqûres sont liées à des injections de drogues comme le GHB, dite "drogue du violeur". Tâche ardue, puisque les prélèvements doivent être réalisés très rapidement après la piqûre, avant que la substance ne soit plus décelable dans le corps.

Pour les réaliser rapidement, un dispositif a été mis en place à Nantes à la sortie de plusieurs établissements de nuit, qui permet de faire un test immédiatement en cas de sensation de piqûre. Ce jeudi, les constats rapportés par le procureur auprès de BFMTV.com sont clairs: aucune substance de ce type n'a, à ce jour, été détectée.

Si des traces de piqûres ont bel et bien été observées, le parquet ne privilégie donc pas la piste d'agressions à la seringue, précise Renaud Gaudeul. L'enquête a par ailleurs été étendue au chef de "violences volontaires avec armes".

· Le motif reste encore inconnu

Plus d'un mois après l'ouverture de l'enquête nantaise, les signalements continuent d'affluer de semaine en semaine. "C'est un phénomène nouveau, pour lequel on n'a pas encore d'explications", commente Renaud Gaudeul.

Difficile donc pour l'heure de dégager un motif en particulier. Si aucune des victimes n'a rapporté avoir subi d'abus sexuel, un plaignant de 17 ans affirme cependant s'être fait voler son téléphone, ses clefs, sa montre et sa carte bleue à Voiron, près de Grenoble.

· Les agresseurs s'exposent à trois ans d'emprisonnement

Pour l'heure, aucun suspect n'a été interpellé. Selon le procureur de Béziers, le ou les agresseurs encourent au minimum une peine d'emprisonnement de trois ans, si aucune substance nuisible n'a été injectée, au titre de "violences avec armes".

Au contraire, si des traces de produits nuisibles sont décelées dans certains cas, les fautifs encourent jusqu'à 7 ans d'emprisonnement si des facteurs aggravants sont retenus, à l'image de la préméditation ou encore si plusieurs personnes ont agi en groupe.

Elisa Fernandez