Le Nutri-score change de méthode de calcul et se durcit : découvrez quels sont les produits les plus concernés
À partir du 1er janvier 2024, certaines règles de l'outil Nutri-score vont se durcir afin de mieux prendre en compte certains additifs dans les produits transformés, jusqu’ici ignorés.
À partir du 1er janvier 2024, la méthode de calcul du Nutri-score, qui indique la valeur nutritionnelle des produits alimentaires, va changer pour s'harmoniser au niveau européen.
Comme le rappelle Santé publique France, le Nutri-score est un outil développé à la demande du Ministère de la santé pour "faciliter la compréhension des informations nutritionnelles par les consommateurs et ainsi les aider à faire des choix éclairés".
Il se présente sous forme d'un logo apposé par les producteurs sur l'emballage de leurs produits et note les aliments de A (vert) - les plus sains - à E (rouge) - les moins équilibrés - selon leurs qualités nutritionnelles.
Contrairement au tableau qui donne les apports nutritionnels détaillés des produits alimentaires - obligatoire en Europe - l'affichage du Nutri-score est facultatif. Les industriels qui acceptent d'apposer le logo doivent cependant le faire pour tous leurs produits.
Un système évolutif
Le système est fait pour évoluer en fonction de l’avancée des connaissances scientifiques, sur les additifs par exemple, mais aussi de l’apparition de nouveaux produits, comme la viande de synthèse.
Les changements dont fera l'objet le Nutri-score en janvier 2024 concernent le durcissement des méthodes de calcul de l'outil, qui sera plus sévère avec la teneur en gras, en sel et en sucre des produits alimentaires. Les huiles les moins saturées en acide gras devraient en revanche remonter d'une catégorie.
Les céréales et yaourts déclassés
Des céréales du petit-déjeuner vont perdre une lettre, les plats préparés aussi. La présence d’édulcorants, ces substances utilisées pour imiter le goût du sucre, sera désormais un facteur de pénalité. Cela signifie que les sodas sans sucre passeront de B à C.
Le lait et les yaourts à boire, sont désormais classés comme des boissons et plus comme des produits laitiers classiques. Le demi-écrémé passera de A à B et le lait entier de B à C. Les yaourts à boire vont perdre deux lettres. Yop, Candy-up ou encore Actimel seront ainsi classés D et E.
Enfin, les laits végétaux - lait de soja, d'amande ou d'avoine - devraient également passer de notes excellentes à des notes médiocres en raison de leur contenance en sucre.
Fronde des industriels
Ces changements déplaisent évidemment aux industriels. Un gros industriel qui fait du yaourt, cité par RTL s’étonne : "L’un de nos produits va perdre deux lettres parce qu’on ne le mange pas avec une cuillère". Le malus édulcorant aussi fait grincer des dents. "Le risque, c'est qu’on remette du sucre à la place", glisse le représentant d’une enseigne.
Une bonne partie de l'industrie redoute aussi que cette refonte entraîne une distorsion des recommandations nutritionnelles et une confusion chez les consommateurs. La complexité des nouvelles règles de calcul pourrait détourner les clients, affectant potentiellement les ventes des produits notés moins favorablement.
Bien que le Nutri-score ne soit pas obligatoire, il représente pour les industriels qui choisissent de l'apposer sur leurs produits un atout commercial incontestable par rapport à ses concurrents. Selon le panéliste IRI, les produits classés catégories A et B enregistrent des ventes supérieures de 2 à 5 % tandis que les produits les moins bien classés, comme E, subissent des baisses de vente de 2 à 3%.
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