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Europe

Le Parlement européen ouvre la voie aux NGT, ces "nouveaux OGM" qui font débat

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InfoPar I. Louette avec A. Delvoye et L. Hermant

Le Parlement européen a approuvé mercredi à une courte majorité une proposition d'assouplissement réglementaire pour les végétaux issus des "nouvelles techniques génomiques" (NGT). Ceux qui les soutiennent promettent des plantes "presque" naturellement plus résistantes à la sécheresse, aux maladies ou encore aux insectes. Leurs détracteurs pointent quand à eux la dangerosité de ces "nouveaux OGM". 

Soutenu par la droite, contesté par la gauche et les écologistes, il a été adopté à 307 voix pour (236 contre, et 41 abstentions). "Le Parlement a voté pour la science, pour la sécurité alimentaire, pour soutenir les agriculteurs européens, après des décennies de blocages", a réagi l'eurodéputée suédoise Jessica Polfjärd (PPE, droite), rapporteuse du texte.  

Ce vote ouvre la voie à de futures négociations avec les États membres qui, très divisés, n'ont pas encore arrêté leur position, de quoi compromettre grandement une finalisation d'ici les élections européennes de juin.

Réticences dans le monde agricole

Les agriculteurs de Belgique se soulèvent contre ces Organismes Génétiquement Modifiés nouvelle génération. Ils s’étaient rassemblés vendredi dernier devant le siège du MR, le parti du ministre Clarinval, en charge de l’Agriculture, pour faire entendre leur opposition.

La commission Environnement de l’Union européenne vient de voter pour un assouplissement des règles qui encadrent ces fameux nouveaux OGM.

Sur le terrain, le propriétaire d’une ferme bio de Pepingen en Flandre produit des épinards, et il travaille "naturellement" la terre et ses ressources. Inquiet, il soutient que les NGT, comme les OGM, doivent être contrôlés. "Toutes ces innovations ne nous ont pas soulagés. Au contraire, nous sommes dans une situation beaucoup précaire aujourd’hui qu’il y a 20 ans", explique Tijs Boelens.

Pour mieux comprendre, reparlons des OGM

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Depuis le début des années nonante, les OGM permettent de créer des légumes, en intégrant le gène d’une autre variété de plante, dans leur organisme. Une méthode très encadrée par l’Union européenne, avec des règles strictes d’évaluation des risques pour la santé.

La nouvelle technique génomique est un peu différente. Les NGT créent des plantes améliorées en modifiant un gène, dont elles disposent déjà. Selon les semenciers industriels, la méthode serait plus naturelle. Ils demandent donc des règles moins sévères à l’Union européenne, notamment sur la traçabilité et la transparence.

Cela reste de la manipulation génétique et les consommateurs doivent le savoir

"Aujourd’hui, les consommateurs européens n’ont pas confiance dans les produits issus des OGM. S’il n’y a plus d’évaluation des risques, il y aura sans doute un argumentaire qui dira que s’il n’y a pas d’évaluation, c’est qu’il n’y a pas de risque", explique Philippe Baret, bioingénieur et spécialiste en génétique à l’UCLouvain.

Les NGT promettent d’être plus résistants aux sécheresses, aux inondations ou aux maladies, mais les travailleurs de l’agriculture bio rappellent qu’ils n’ont pas besoin de nouvelles technologies pour affronter le dérèglement climatique.

La gauche européenne maintient aujourd’hui sa position : peu importe la nature de ces nouveaux OGM, le droit des consommateurs doit être respecté, comme le libre choix des producteurs.

Les NGT nouveaux OGM Danger ou progrès scientifique ?

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