BFMTV
États-Unis

"L'Alabama a fait faire un pas en arrière à l'humanité": les derniers mots du condamné à mort exécuté aux États-Unis

Kenneth Eugene Smith - Image d'illustration

Kenneth Eugene Smith - Image d'illustration - AFP

Lors de sa déclaration finale, Kenneth Eugene Smith a également eu une déclaration pour ses proches, qui ont assisté à son exécution au pénitencier d'Atmore.

Une exécution malgré les protestations. Ce jeudi 25 janvier, l'État américain de l'Alabama a mis à mort Kenneth Eugene Smith, condamné à la peine capitale pour le meurtre d'une femme commandité par son mari, qui a été exécuté par inhalation d'azote, une première mondiale critiquée par l'ONU qui a comparé ce mode d'exécution à une forme de "torture".

Comme le rapporte l'agence de presse Reuters, avant d'être exécuté, Kenneth Eugene Smith a pu effectuer une déclaration. "Ce soir, l'Alabama a fait faire un pas en arrière à l'humanité", a-t-il dit, avant de se tourner vers les membres de sa famille et de leur adresser un ultime message. "Je pars avec amour, paix et lumière. Je vous aime tous", a-t-il dit.

Le détenu est mort au pénitencier d'Atmore à 20h25, horaire local. Selon plusieurs témoins, l'exécution aurait duré 22 minutes, mais le condamné serait resté conscient de longues minutes.

"Il a un peu lutté"

Lors d'une conférence de presse dont les termes ont été rapportés par le même média, le commissaire aux services correctionnels de l'Alabama, John Hamm, a détaillé les derniers moments du condamné. "Il semblerait que Smith retenait sa respiration aussi longtemps qu'il le pouvait", a-t-il dit.

"Il a un peu lutté contre les attaches, mais c'est un mouvement involontaire lors de spasmes respiratoires. Tout cela était donc attendu." "tout a été ordinaire", a quand a lui confirmé Kenneth Smith, représentant de l'Alabama, dans des propos repris par Sky News.

Pour sa part, le révérend Jeff Hood, le conseiller spirituel de Smith, qui était à ses côtés lors de l'exécution, a également témoigné. "Ce que nous avons vu, ce sont des minutes de quelqu'un luttant pour sa vie", relève-t-il.

"Nous avons vu pendant quelques minutes quelqu'un se soulever d'avant en arrière. Nous avons vu des crachats. Nous avons vu toutes sortes de choses provenant de sa bouche se développer sur le masque", poursuit l'homme de foi.

Tous les recours et demandes de sursis de Kenneth Eugene Smith, 58 ans, ont été rejetés, y compris mercredi par la Cour suprême américaine. La plus haute juridiction du pays, à majorité conservatrice, était saisie jeudi d'un ultime recours du condamné, qui devrait connaître le même sort.

Dans ses arguments écrits à la Cour suprême, l'Etat d'Alabama est même allé jusqu'à présenter l'hypoxie à l'azote comme "peut-être le mode d'exécution le plus humain jamais inventé".

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV