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La Chine assouplit ses contrôles mais ne renonce pas au « zéro Covid »

Plusieurs villes chinoises ont annoncé des mesures d'allègement du « zéro Covid ». Mais la fin de cette politique sanitaire prendra du temps et le chemin s'annonce cahoteux.

Jusque-là la norme, les tests PCR vont être moins exigés. Ici, kiosque de test à Pékin en novembre 2022.
Jusque-là la norme, les tests PCR vont être moins exigés. Ici, kiosque de test à Pékin en novembre 2022. (Thomas Peter/Reuters)

Par Frédéric Schaeffer

Publié le 5 déc. 2022 à 12:39Mis à jour le 5 déc. 2022 à 15:36

De nombreux magasins ont rouvert ce week-end à Pékin et les habitants peuvent à nouveau utiliser les transports en commun sans présenter de test PCR négatif datant de moins de 48 heures. Près de Shanghai, la ville de Hangzhou a annoncé mettre fin aux tests PCR à grande échelle sauf pour ceux en contact avec les maisons de retraite, écoles et garderies. A Zhengzhou, la « ville de l'iPhone », l'exigence de test a été suspendue dans les lieux et transports publics ainsi que les résidences.

Une semaine après des manifestations inédites, amorcées par la colère qui couvait depuis des mois contre la stricte politique « zéro Covid », plusieurs villes chinoises ont annoncé des mesures d'allègement au cours des derniers jours. Le président chinois Xi Jinping lui-même a reconnu que le variant Omicron, moins mortel, ouvrait « la voie à plus de souplesse dans les restrictions », selon des déclarations au président du Conseil européen Charles Michel , en visite à Pékin jeudi, rapportées par un responsable européen. La veille, la vice-Première ministre, Sun Chunlan, jusqu'ici partisane d'une application sans faille de la politique « Zéro Covid », annonçait la volonté de Pékin d'accélérer la vaccination de millions de personnes.

L'OMS applaudit

Depuis mercredi dernier, une avalanche de déclarations - tant au niveau local que national - converge vers un assouplissement de l'implacable politique « zéro Covid », en vigueur depuis bientôt trois ans et qui a bouleversé le quotidien des habitants, avec des confinements à répétition et des tests PCR à grande échelle presque tous les jours. « Après plusieurs semaines de rebondissements à la suite de l'assouplissement initial du 11 novembre, la tendance à la réouverture est devenue sans équivoque », observent les analystes de Morgan Stanley, tandis que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a applaudi à l'assouplissement de la politique sanitaire chinoise.

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Mais si la Chine entreprend le chemin vers la sortie du « zéro Covid », celui-ci s'annonce « long et cahoteux », comme l'ont signalé les économistes de Nomura la semaine dernière. Les experts de la santé et les économistes estiment qu'il faudra attendre le milieu de 2023 et peut-être 2024 avant que les taux de vaccination soient suffisamment élevés et les hôpitaux suffisamment prêts pour un relâchement total.

« Stop and go »

Jusqu'à présent, les mesures d'assouplissement restent, la plupart du temps, encore limitées, voire contradictoires avec d'autres restrictions toujours en place. A Pékin, de nombreuses cabines de tests ont été démontées ces derniers jours, provoquant de longues queues dans celles restées ouvertes, car les tests restent nécessaires dans beaucoup d'endroits. A Shanghai, un test PCR inférieur à 48 heures n'est plus demandé pour entrer dans un parc mais reste exigé pour entrer dans les bureaux ou les restaurants. Comme toujours en Chine, la manière dont les autorités locales appliqueront ou non les instructions de Pékin sera déterminante.

La Chine va sans doute vivre au rythme du « stop and go » en fonction de l'ampleur des nouveaux cas de contaminations (30.014 nouveaux cas signalés lundi) qui risquent d'accompagner le moindre relâchement des contrôles. A Shanghai, les hôpitaux ont été priés de libérer des lits et de se préparer à un éventuel afflux de malades du Covid-19.

« La Chine n'est pas encore prête pour une réouverture rapide, estiment les économistes de Morgan Stanley. Nous nous attendons à des mesures de confinement persistantes et les restrictions pourraient encore se resserrer dans les villes de niveau inférieur si les hospitalisations augmentaient. »

Les changements font suite aux manifestations exigeant la fin du « zéro Covid », mais font aussi écho aux promesses antérieures du Parti communiste de rendre le « zéro Covid » moins coûteux pour la croissance économique et moins pénalisant socialement. Le FMI pourrait réviser à la baisse ses prévisions de croissance chinoise (3,2 % pour cette année et 4,4 % pour l'année prochaine), a indiqué sa directrice, Kristalina Georgieva, la semaine dernière.

Frédéric Schaeffer (Correspondant à Shanghai)

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