Menu
Libération
Catastrophe

Chine : frappé à son tour par le typhon Doksuri, Pékin submergé

Au moins vingt personnes ont perdu la vie depuis le 28 juillet dans le déluge provoqué par le typhon Doksuri. Dix-neuf autres sont portées disparues.
par Samuel Ravier-Regnat
publié le 1er août 2023 à 19h07

Des avions les roues dans l’eau sur le tarmac de l’aéroport international de Pékin, des torrents de boue charriant des dizaines de voitures cabossées, des habitants montés sur un canot qui naviguent tant bien que mal sur un boulevard d’une grande métropole. Des images de chaos et de désolation circulent sur les réseaux sociaux, ce mardi 1er août, et révèlent les ravages causés en Chine depuis vendredi 28 juillet par le passage du typhon Doksuri, qui a d’abord frappé la province de Fujian, dans le sud-est du pays, avant de déferler sur la région de la capitale, plus au nord.

Selon le bilan officiel, ces intempéries spectaculaires ont pour le moment causé la mort de vingt personnes à Pékin et dans la province voisine du Hebei. Parmi elles, un pompier qui participait aux opérations de sauvetage. Dix-neuf autres personnes sont toujours portées disparues. En quarante heures à peine, il a plu sur Pékin l’équivalent des précipitations moyennes de tout un mois de juillet. Les autorités ont ordonné l’évacuation de plus de 100 000 habitants de la capitale (qui en compte près de 22 millions), les autres étant invités à rester chez eux. Des écoles ont fermé et des lignes de métro ont été suspendues. Bloqués dans des trains pendant trente heures, des passagers se sont plaints de manquer d’eau potable et de nourriture.

«Période critique»

Dans le district pékinois de Mentougou, un des plus sinistrés avec celui de Fangshan, 150 000 foyers privés d’eau courante ont bénéficié d’un approvisionnement d’urgence. Dans le chaos ambiant, des bénévoles ont développé une plateforme en ligne permettant de rassembler des informations sur les disparus, dans l’espoir de faciliter le travail des secouristes. L’un des initiateurs de ce projet a expliqué au site web chinois Sixth Tone avoir reçu le 31 juillet des centaines de messages de la part de personnes sans nouvelles de leurs proches, et s’attendre à en recevoir plus encore quand les communications auront été rétablies dans l’ensemble de la région.

Cité par les médias officiels, le président, Xi Jinping, a reconnu que son pays traverse une «période critique», et a demandé aux autorités locales de «tout mettre en œuvre pour rechercher et secourir les personnes disparues ou bloquées, soigner les blessés, calmer les familles des victimes et faire de leur mieux pour minimiser les pertes en vies humaines».

Des catastrophes de plus en plus fréquentes

Ce n’est pas la première fois que le chef d’Etat, en fonction depuis 2013, est confronté à de tels événements : déjà, à l’été 2021, au moins 300 personnes avaient péri dans de terribles inondations dans la province du Henan. Les images d’habitants piégés dans le métro de Zhengzhou, de l’eau jusqu’au cou, avaient marqué les esprits. Le déluge pékinois de 2023 se distingue lui aussi par son ampleur. Les autorités municipales ont affirmé que les chutes d’eau ont été plus conséquentes ces derniers jours que lors des inondations de juillet 2012, qui avaient causé la mort de 79 personnes dans la capitale.

Les précipitations devaient faiblir ce mardi, d’après les services météorologiques, mais la Chine n’en a pas fini avec les catastrophes climatiques, dont la fréquence et l’intensité augmentent avec le réchauffement climatique, selon le consensus scientifique. Après Doksuri, le pays s’apprête à être percuté par un nouveau typhon, Khanun, dans le courant de la semaine. Depuis le début de l’année civile, ce sera le sixième à frapper le pays.


Pour aller plus loin :

Dans la même rubrique