En Loire-Atlantique, l'eau potable est contaminée par un pesticide pourtant interdit depuis 2020

Atlantic'eau vient de révéler la présence d'une nouvelle molécule de pesticide dans l'eau potable distribuée dans le Vignoble nantais. Le pesticide est interdit depuis 2020.

La ressource en eau potable sur le territoire de GMVA est bonne à la fin mars 2023. L’adoption de gestes simples pour économiser l’eau est essentielle pour préserver la ressource.
A Basse-Goulaine, usine de production qui alimente en eau potable les foyers du Vignoble nantais, les valeurs trouvées dépassent les normes de limite de qualité. ©DR
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Atlantic’eau, syndicat en charge de la distribution de l’eau potable sur 145 communes en Loire-Atlantique, vient d’annoncer que l’eau potable était polluée par un nouveau métabolite (petite molécule) de pesticide.

Des analyses effectuées début 2023 ont révélé la présence de chlorothalonil R471811.

Fongicide interdit en France depuis mai 2020

Ce fongicide, utilisé depuis 1969 sur de nombreuses cultures, blé, seigle, orge, pommes de terre, tomates, est interdit en France depuis le 20 mai 2020. Et en Europe depuis 2019.

Jusqu’à récemment, la présence de la molécule n’était pas recherchée, « les laboratoires n’étant pas tous capables de la mesurer », comme vient de publier le journal Le Monde.

Dans son article, le quotidien national rapporte « qu’environ un tiers de l’eau distribuée en France serait non conforme ».

Deux éléments ont amené Atlantic’eau à mener des recherches complémentaires.

Mesures aujourd’hui possibles

Le syndicat mixte de Loire-Atlantique a été alerté par la présence du pesticide dans des captages d’eau potable en Suisse et du fait de la possibilité récente de les mesurer, 50 ans après les premières utilisations du chlorothalonil.

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Des analyses du fongicide et de ses métabolites ont été lancées sur les eaux brutes et eaux traitées.

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Elles ont été menées par deux établissements : les laboratoires suisse Bachema et français Ianesco, accrédité Cofrac (Comité français d’accréditation).

En France, pour les métabolites de pesticide, la limite de qualité à ne pas dépasser dans l’eau potable est fixée à 0,10 µg/l par substance.

Des valeurs dépassées à l’usine de Basse-Goulaine

Les analyses ont montré des dépassements de cette valeur sur plusieurs unités de production.

C’est le cas notamment de l’usine de Basse-Goulaine qui alimente en eau potable les foyers du Vignoble nantais où la valeur trouvée se situe entre 0,18 et 0,27 µg/l. 

Dans la zone de captage de Machecoul-Saint-Même, l’unité de valeur varie entre 0,16 et 0,27.

C’est dans les unités de Nort-sur-Erdre et Saffré que la pollution est la plus forte.

Ces dépassements restent cependant très inférieurs à la valeur sanitaire transitoire, fixée à 3 µg/l, valeur qui constitue un seuil en-dessous duquel l’eau peut être distribuée sans risque pour la santé du consommateur.

Atlantic’eau, syndicat mixte

Quelles solutions ?

Existe-t-il des solutions pour traiter cette pollution ?

Concernant les secteurs où il y a un faible dépassement, le traitement de l’eau potable va être adapté, « en augmentant la quantité de charbon actif afin de retrouver rapidement une eau conforme », précise le syndicat.

Pour les captages où la pollution est plus forte :

Aucune mesure corrective immédiate ne peut être mise en oeuvre pour rétablir et maintenir la distribution d’une eau conforme aux limites de qualité.

Atlantic’eau

Dans ces zones, une demande de dérogation va être déposée auprès des services de la Préfecture, pour que l’eau puisse être distribuée sur une période dérogatoire de 3 ans, le temps de mener des études approfondies.

En effet, le charbon actif, procédé qui constitue la voie principale d’élimination des pesticides dans l’eau potable, retient difficilement le chlorothalonil R471811.

Effets sur les systèmes vivants ?

Le syndicat a commencé à étudier les possibilités d’adaptation des filières de traitement.

A noter que des analyses par bio-essais, évaluation des effets des polluants sur des systèmes vivants, ont été réalisées.

« Elles sont rassurantes. Ces premiers bio-essais ne démontrent aucun effet sur les cellules humaines testées », tient à préciser le syndicat mixte.

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