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A Gaza, récit de la prise de l’hôpital Al-Shifa par l’armée israélienne

L’armée israélienne a pénétré mercredi dans l’hôpital où s’étaient abrités de nombreux civils, sans pour l’instant fournir la preuve que l’établissement avait un usage militaire.

Par  et  (Jérusalem, correspondant)

Publié le 16 novembre 2023 à 12h00, modifié le 16 novembre 2023 à 15h47

Temps de Lecture 6 min.

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Des soldats israéliens dans le complexe hospitalier Al-Shifa, à Gaza, lors de l’opération terrestre contre le Hamas, le 15 novembre 2023.

En pénétrant mercredi 15 novembre dans Al-Shifa, le principal hôpital de Gaza, l’armée israélienne a signifié aux derniers Palestiniens encore présents dans cette ville qu’ils n’y disposaient plus d’aucun refuge. Ce n’est pas à un assaut militaire en bonne et due forme que se sont livrés les soldats, contrairement à ce que craignaient les déplacés, qui quittent l’établissement par centaines depuis son encerclement partiel le 10 novembre. C’est à une opération d’intimidation. En vidant l’hôpital, l’armée s’attaque au centre névralgique d’une cité qui comptait un million d’habitants avant la guerre, et qui est aujourd’hui largement dépeuplée et promise à la ruine.

Six semaines de bombardements massifs et indiscriminés, puis une opération terrestre menée lentement et méthodiquement, à partir du 13 octobre, ont déjà en partie détruit cette ville côtière, qui fut jusqu’au IXe siècle un carrefour des routes commerçantes de l’Orient à la Méditerrannée, et qui retrouve aujourd’hui son visage de 1917, au sortir d’une guerre de tranchée durant laquelle les artilleries turque et britannique avaient rasé la ville. Au 16 novembre, les autorités de santé de l’enclave, anciennement administrée par le Hamas, dénombrent au moins 11 000 morts, et 1,6 million de déplacés.

Les tanks israéliens ont pénétré vers 2 heures du matin dans Al-Shifa, situé près du front de mer, sur le flanc sud du camp de réfugiés d’Al-Shati, dont l’armée a pris le contrôle mardi matin. Jeudi matin, des soldats y étaient encore, selon le principal porte-parole de l’armée, Daniel Hagari. Ils devaient poursuivre leur fouille, ayant échoué pour l’heure à fournir la preuve que les sous-sols de l’hôpital abritent une importante base militaire du Hamas – ce que nie la direction de l’établissement. L’armée n’a diffusé mercredi que des images de quelques équipements de fantassins (armes automatiques, grenades, gilets pare-balles et insignes du Hamas).

L’hôpital a largement cessé de fonctionner

Les soldats avaient d’abord pénétré dans un département de chirurgie d’urgence, avant de se déployer dans celui voué à l’imagerie médicale et à la radiologie, en chassant personnels médicaux et patients, fouillant et interrogeant les hommes. « Les soldats sont dans notre immeuble et dans la cour, expliquait dans la journée au Monde par téléphone un soignant, qui préfère rester anonyme par peur de représailles de l’armée israélienne. Certains civils ont été arrêtés par l’armée. Nous, les soignants, n’avons pas été appréhendés. »

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