PAIX ?Des « mesures » promises pour normaliser la relation Arménie – Azerbaïdjan

Haut-Karabakh : L’Arménie et l’Azerbaïdjan promettent des « mesures » pour normaliser leurs relations

PAIX ?Le conflit pour le contrôle de l’enclave du Haut-Karabakh, reconquise en septembre par Bakou, dure depuis près de trente ans
Des réfugiés arméniens fuient le Haut-Karabakh, en septembre 2023.
Des réfugiés arméniens fuient le Haut-Karabakh, en septembre 2023.  - AFP / AFP
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

L’Arménie et l’Azerbaïdjan ont promis jeudi « des mesures concrètes » pour apaiser leurs relations très tendues, une « avancée majeure » selon Bruxelles, après trois décennies de conflit pour le contrôle de l’enclave du Haut-Karabakh, reconquise en septembre par Bakou.

Ces dernières semaines, les négociations ne progressaient pourtant guère entre ces deux pays du Caucase, malgré l’objectif qu’ils affichaient de signer un accord de paix pour enterrer durablement la hache de guerre.

Mais à l’issue, jeudi, de pourparlers entre le cabinet du Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, et celui du président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, Bakou et Erevan ont diffusé une déclaration commune.

Azerbaïdjan et Arménie se sont engagés à prendre « des mesures concrètes visant à renforcer la confiance », selon ce texte, et on réaffirmé « leur intention de normaliser leurs liens et de signer un accord de paix ». Ils sont également entendus sur la libération de 32 prisonniers de guerre arméniens, en échange de celle de deux soldats azerbaïdjanais.

« Avancée majeure »

Les deux pays « continueront de discuter de mesures pour renforcer la confiance qui seront prises dans un avenir proche et appellent à un soutien de la communauté internationale », toujours d’après ce document.

Sur X (ex-Twitter), le président du Conseil européen, Charles Michel, a salué jeudi cette déclaration commune et la libération annoncée de prisonniers, les qualifiant « d’avancée majeure » et « d’ouverture sans précèdent dans le dialogue politique ». « Les progrès d’aujourd’hui sont une étape clé. J’encourage maintenant les dirigeants à finaliser un accord de paix Arménie-Azerbaïdjan aussi vite que possible », a-t-il ajouté.

La diplomatie arménienne a en outre affirmé jeudi avoir répondu « positivement » à une proposition du secrétaire d’Etat américain Antony Blinken d’organiser une rencontre des ministres arménien et azerbaïdjanais des Affaires étrangères à Washington.

Conflit sur trois décennies

Arménie et Azerbaïdjan sont engagés depuis des décennies dans un conflit territorial portant sur la région azerbaïdjanaise du Haut-Karabakh, que Bakou a reconquise en septembre après une offensive éclair contre les séparatistes arméniens. La quasi-totalité de la population arménienne de la région, plus de 100.000 personnes sur les 120.000 recensées, a depuis fui vers l’Arménie.

La victoire azerbaïdjanaise a marqué la fin d’un différend ayant entraîné deux guerres, l’une au début des années 1990, l’autre pendant six semaines à l’automne 2020, qui avaient fait des dizaines de milliers de morts.

Des incidents armés ont toujours lieu régulièrement à la frontière entre les deux pays. L’Arménie a par exemple affirmé, lundi, qu’un de ses soldats avait été tué près de la frontière avec l’enclave azerbaïdjanaise du Nakhitchevan.

Négociations difficiles

Plusieurs cycles de négociations chapeautées séparément, ces derniers mois, par la Russie, l’Union européenne et les Etats-Unis, n’ont pas donné de résultats. L’arbitre traditionnel dans la région, Moscou, accaparé par son offensive en Ukraine, a perdu de l’influence et ses relations se sont tendues avec l’allié arménien, qui lui reproche un manque de soutien.

Mi-novembre, l’Azerbaïdjan avait refusé de participer aux pourparlers de paix avec l’Arménie, prévus aux Etats-Unis pour courant novembre, invoquant une position « partiale » de Washington après des propos du secrétaire d’Etat adjoint américain James O’Brien.

Il a ensuite été annoncé que James O’Brien se rendrait en décembre dans la capitale azerbaïdjanaise pour des discussions visant à favoriser la paix. En octobre, le président azerbaïdjanais Ilham Aliev avait quant à lui refusé de rencontrer le Premier ministre arménien Nikol Pachinian en Espagne en raison de récentes marques de soutien européennes, notamment françaises, à l’Arménie.

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