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L’inquiétante statistique sur le sexisme dans les jeux vidéo

Un sondage IFOP révèle des chiffres inquiétants sur le sexisme dans les jeux vidéo, en France.

  • Un sondage IFOP donne une idée précise du sexisme subi par les gameuses en France
  • Elles sont nombreuses à couper leurs micros, quitter des groupes ou encore cacher leur genre, pour éviter ces comportements
  • Par ailleurs, un grand nombre de gamers adhèrent encore aux stéréotypes sexistes

Que ce soit sur PC, console ou mobile, de nombreux titres permettent de jouer ensemble en ligne, tout en communiquant par chat texte, audio, ou même vidéo. Malheureusement, de trop nombreuses femmes gameuses sont victimes de sexisme lors de ces parties. Entre le 17 mars et le 23 mars, IFOP a réalisé un sondage pour le site GamerTop.fr auprès d’un échantillon représentatif des Français âgés de plus de 15 ans.

Ce sondage révèle qu’un très grand nombre de personnes dans l’Hexagone sont amateurs de jeux vidéo. Plus précisément, 79 % des Français ont déjà joué à des jeux vidéo et 64 % ont joué activement au cours des trois mois qui ont précédé le sondage. Évidement, les proportions sont plus élevées (86 %) chez les plus jeunes (15 à 24 ans). De plus, le sondage suggère qu’il y a presque autant de gamers que de gameuses en France.

Le sexisme est toujours là

Cependant, malgré cela, le sexisme est encore très présent dans le milieu. Selon GamerTop.fr, le sexisme dans les jeux vidéo est vécu par 4 gameuses sur 10. Et cette proportion est plus élevée sur les jeux de combat et sur les MMORPG. Le site évoque des remarques sur le physique des joueuses, sur le niveau dans les jeux vidéo, et même des menaces d’agression sexuelle, des commentaires à caractère sexuel, ou encore des propos obscènes.

“L’univers du gaming a banalisé la virulence et le trolling, poussé notamment par le sentiment d’impunité que confère l’anonymat en ligne. Une culture qu’il est difficile à modérer dans les faits, si on en croit les plateformes de streaming et éditeurs de jeux vidéo”, commente Enora Lanoë-Danel, chargée d’étude à l’IFOP.

Couper le micro, cacher qu’on est une femme

Face à cette situation, les gameuses ont développé des stratagèmes d’évitement, comme couper le micro, quitter un groupe ou une partie, éviter des jeux, ou même cacher leur genre. Par exemple, 13 % des gameuses coupent souvent leurs micros à cause de cela, et 4 % cachent souvent leurs genres. En tout, 40 % des joueuses ont déjà utilisé l’une de ces techniques.

Dans le cadre de cette étude, IFOP a également interrogé les gamers. Et la conclusion est que les stéréotypes sexistes ont encore la vie dure dans le monde du jeu vidéo. Par exemple, 30 % de ceux qui se définissent comme “très gamers” pensent que les femmes ont trop de pouvoir dans la société. Et 22 % des “très gamers” et “plutôt gamers” pensent que quand une femme dit “non” (à une proposition de relation sexuelle), ça veut en fait dire “oui”.

“S’il ne faut pas généraliser, force est de constater que les joueurs, et surtout ceux les plus intégrés à cette communauté, tendent à porter davantage un regard sexiste sur les rapports de genre et la place des femmes dans la société”, indique Enora Lanoë-Danel. Elle évoque aussi le fait que pendant longtemps, la communauté gaming était exclusivement masculine.

Un phénomène mondial

Selon le site qui a publié ces résultats, il s’agit de la première enquête française qui donne une quantification de ce phénomène dans le gaming. Et si des streameuses se sont déjà plaintes des remarques sexistes reçues en commentaire, le sondage montre que les joueuses en ligne anonymes en sont aussi victimes.

Et ce phénomène est mondial. Aux États-Unis (un marché de plus de 80 millions de joueurs adultes), par exemple, une étude publiée par l’Anti-Defamation League en 2022 montre qu’une majorité “alarmante” de joueurs font face à des comportements haineux et au harcèlement. “Les augmentations les plus importantes du harcèlement fondé sur l’identité se sont produites chez les répondants adultes qui se sont identifiés comme des femmes (49 % en 2021, contre 41 % en 2020), des Noirs ou des Afro-Américains (42 % en 2021, contre 31 % en 2020) et des Asiatiques. Américain (38 % en 2021, contre 26 % en 2020)”, lit-on dans la publication.

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