S’exprimant dans les colonnes de Politico.eu il y a tout juste deux jours, Denys Chmyhal n’avait pas eu peur de se montrer optimiste.

“Nous avons un plan très ambitieux pour intégrer l’Union européenne dans les deux années à venir, avait affirmé le Premier ministre ukrainien. C’est pourquoi nous nous attendons à ce que cette année, en 2023, nous puissions déjà entamer l’étape des négociations préalables à l’entrée.”

Car si, depuis le 23 juin 2022, l’Ukraine est officiellement candidate à l’entrée dans l’Union européenne, toute la question est de savoir combien de temps cela va prendre avant que cette adhésion ne se concrétise.

Une partie de la réponse pourrait arriver ce vendredi 3 février, lors du sommet UE-Ukraine qui se tiendra exceptionnellement à Kiev et qui verra la participation de plusieurs hauts dirigeants de l’UE. Oui, mais voilà, selon un nouvel article de Politico publié ce 1er février, les nouvelles qu’apportera Bruxelles sur le sujet ne seront pas positives pour Kiev.

En effet, le site d’information a eu accès à un “projet de déclaration” de l’UE, et force est de constater que celui-ci constitue “une douche froide pour les espoirs de l’Ukraine d’adhérer rapidement à l’Union”.

“Ce processus prend des années et des années”

“L’UE décidera des prochaines étapes [de l’adhésion] une fois que toutes les conditions spécifiées dans l’avis de la Commission seront pleinement remplies”, peut-on lire dans ce texte. C’est là un véritable coup de frein aux ambitions d’adhésion rapide de Kiev lorsque l’on connaît “les négociations exténuantes nécessaires pour aligner un pays candidat sur les systèmes, règles et réglementations de l’UE”, écrit le média anglophone.

“Ce processus prend généralement des années et des années et se bloque souvent pendant de longues périodes.”

Un programme d’aide humanitaire de 25 millions d’euros

Ainsi, sans un coup de pouce volontariste de Bruxelles, Kiev ne devrait pas intégrer le club des 27 de sitôt, et, apparemment, la réunion de vendredi devrait entériner cet état de fait.

Néanmoins, tempère Politico, sur d’autres fronts, des bonnes nouvelles pour Kiev devraient être annoncées lors de cette rencontre, comme “un accord sur un régime sans visa pour les biens industriels, la suspension des droits de douane sur les exportations ukrainiennes pour une année supplémentaire, ou encore l’intégration de l’Ukraine dans la zone d’itinérance mobile gratuite de l’UE”.

Une UE qui s’apprêterait également, selon le site d’information, “à annoncer un nouveau programme d’aide humanitaire d’un montant de 25 millions d’euros”.