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Julian Assange tente d’obtenir un dernier recours contre son extradition vers les Etats-Unis

L’audience de mardi matin devant la Haute Cour de Londres s’est ouverte en l’absence du fondateur de Wikileaks qui est souffrant, a annoncé son avocat, Edward Fitzgerald.

Le Monde avec AFP

Publié le 20 février 2024 à 08h38, modifié le 20 février 2024 à 13h59

Temps de Lecture 2 min.

Une manifestation est organisée, mardi 20 février, devant la Haute Cour de Londres pour soutenir Julian Assange.

Incarcéré au Royaume-Uni, Julian Assange pourra-t-il faire appel de son extradition vers les Etats-Unis ? La Haute Cour de Londres doit examiner, mardi 20 et mercredi 21 février, le refus d’autoriser le fondateur de WikiLeaks de faire appel de la décision du gouvernement de l’extrader vers les Etats-Unis, qui souhaitent le juger pour une fuite massive de documents.

Lire l’éditorial du « Monde » | Mettre fin à l’acharnement contre Julian Assange

« S’il perd, il n’y aura plus aucune possibilité de faire appel » au Royaume-Uni, a prévenu lundi auprès de la British Broadcasting Corporation (BBC) son épouse, Stella Assange, avec qui il a eu deux enfants quand il était reclus à l’ambassade d’Equateur à Londres. « On espère avoir le temps de saisir la Cour européenne des droits de l’homme », a-t-elle déclaré. S’il est extradé, « il mourra », avait-elle mis en garde la semaine dernière. L’audience s’est ouverte mardi matin en l’absence de M. Assange, qui est souffrant, a annoncé son avocat, Edward Fitzgerald.

Agé de 52 ans, Julian Assange risque jusqu’à cent soixante-quinze ans de prison. Il est poursuivi pour avoir publié, à partir de 2010, plus de 700 000 documents confidentiels – obtenus grâce à la militaire américaine Chelsea Manning – sur les activités militaires et diplomatiques des Etats-Unis, en particulier en Irak et en Afghanistan. Parmi eux figurait une vidéo montrant des civils, dont deux journalistes de l’agence Reuters tués par les tirs d’un hélicoptère de combat américain en Irak en juillet 2007.

M. Assange a été arrêté par la police britannique en 2019 après avoir vécu sept ans reclus à l’ambassade d’Equateur à Londres pour éviter son extradition vers la Suède dans une enquête pour viol, classée sans suite en 2019. Il est actuellement détenu à la prison de haute sécurité de Belmarsh, sise à l’est de Londres.

Au début des débats, M. Fitzgerald a plaidé que son client ne devait pas être extradé car il fait l’objet de poursuites « politiques » pour avoir révélé des faits de « grave criminalité d’Etat ». Il est poursuivi pour des « pratiques journalistiques ordinaires » consistant à « obtenir et publier des informations », a fait valoir l’avocat. M. Assange risque une peine disproportionnée aux Etats-Unis et « il existe un risque réel qu’il subisse un déni de justice flagrant », a-t-il ajouté.

« Risque de suicide »

En janvier 2021, la justice britannique avait tranché en faveur de M. Assange. Invoquant un risque de suicide du fondateur de WikiLeaks, la juge Vanessa Baraitser avait refusé de donner son accord à l’extradition. « La condition mentale de Julian Assange est telle qu’il serait abusif de l’extrader vers les Etats-Unis », avait-elle estimé, au cours de l’audience.

Cette décision a ensuite été infirmée en juin 2023 par la Haute Cour de justice de Londres. Au début de février, la rapporteuse spéciale des Nations unies sur la torture, l’experte indépendante Alice Jill Edwards, a demandé au gouvernement britannique de suspendre la procédure d’extradition : « Julian Assange souffre depuis longtemps d’un trouble dépressif périodique. Il a été évalué qu’il présente un risque de suicide. »

Pour tenter de rassurer sur le traitement qui lui serait infligé, les Etats-Unis ont affirmé qu’il ne serait pas incarcéré à la prison de très haute sécurité ADX de Florence (Colorado), surnommée l’« Alcatraz des Rocheuses », et qu’il recevrait des soins cliniques et psychologiques. Les Américains avaient aussi évoqué la possibilité qu’il puisse demander à purger sa peine en Australie, d’où il est originaire. Ces garanties ont convaincu jusqu’ici la justice britannique, mais aucunement les soutiens de Julian Assange, qui dénoncent des poursuites politiques.

Le fondateur de WikiLeaks a d’ailleurs reçu de nombreuses marques de soutien en provenance d’Australie, de la part notamment du premier ministre, Anthony Albanese, et du Parlement, qui a adopté la semaine dernière une motion demandant aux Etats-Unis de mettre un terme à leurs poursuites. « Cette affaire ne peut pas durer indéfiniment », a déclaré M. Albanese au Parlement, ajoutant que les Australiens de tous bords étaient d’accord pour dire que « trop, c’est trop ». M. Albanese a affirmé qu’il avait parlé du cas de M. Assange « au plus haut niveau » au Royaume-Uni et aux Etats-Unis.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés L’Australie unie derrière le lanceur d’alerte Julian Assange

Le Monde avec AFP

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