“Coup de tonnerre aux Pays-Bas !” s’exclame Le Temps. Le parti d’extrême droite islamophobe PVV (Parti de la liberté), emmené par Geert Wilders, aurait remporté 35 sièges sur les 150 que compte la chambre basse, selon les sondages à la sortie des urnes.

L’alliance gauche-écologistes de Frans Timmermans arriverait en deuxième position avec 25 sièges, tandis que le VVD, de centre droit – le parti de l’actuel Premier ministre, Mark Rutte –, se contenterait de la troisième place avec 24 sièges.

“35 sièges ! Le plus grand parti des Pays-Bas !” a lancé Wilders à l’annonce des résultats, depuis le “petit café de Scheveningen, la station balnéaire de La Haye où il [tenait] sa soirée électorale”, rapporte Le Soir. “L’électeur en a marre, vraiment ras le bol !” a-t-il ajouté, “provoquant un tonnerre d’applaudissements”.

“Ancien paria” de la politique

“Finalement, l’immigration et le droit d’asile semblent avoir pesé davantage [sur l’élection] que les problèmes de logement, de santé ou de coût de la vie”, observe El País. Plusieurs candidats avaient durci leur discours sur l’immigration pour séduire les électeurs tentés par l’extrême droite, à l’instar de Dilan Yesilgöz, candidate du VVD, à qui certains sondeurs prédisaient la victoire.

Elle avait “promis une ligne dure en matière d’immigration”, souligne le Corriere della Sera, mais “les électeurs ne lui ont pas fait confiance, confirmant une des lois fondamentales des partis souverainistes : si un parti modéré emprunte des thèmes et un langage, les électeurs préfèrent l’original”.

C’est donc Wilders, “ancien paria” de la politique néerlandaise, qui a été “sacré roi par l’époque”, ajoute le quotidien milanais. Pour l’homme politique, qui a fondé le PVV en 2006 mais n’avait “pratiquement joué aucun rôle dans la course au pouvoir pendant des années”, la victoire de mercredi constitue un “succès sensationnel”, renchérit de Volkskrant.

“Onde de choc”

Si la victoire du PVV est confirmée, elle enverra néanmoins “une onde de choc dans l’UE”, avertit le Financial Times, alors que le continent “peine à absorber une nouvelle vague de migrants en provenance d’Afrique et d’Asie”.

Pour le New York Times, Geert Wilders ne pourrait être plus différent du Premier ministre sortant Mark Rutte, qui a présidé aux destinées du pays pendant près de treize ans.

“M. Rutte a aidé la petite nation européenne à jouer dans la cour des grands de l’Union européenne, en particulier après la sortie du Royaume-Uni, en appliquant un programme de libre-échange et de commerce réglementés, de prudence budgétaire et de valeurs sociales libérales”, écrit le quotidien.

“Provocateur-né”

“M. Wilders, de son côté, a plaidé en faveur d’une sortie des Pays-Bas du bloc, et défend des positions tellement extrêmes – telles que mettre fin à l’immigration en provenance des pays musulmans, taxer le foulard et interdire le Coran – qu’il a besoin d’un garde du corps”, ajoute le titre américain.

Mais ce “provocateur-né”, qui n’a cessé de cultiver “l’islamophobie radicale”, selon El Mundo, est loin d’être assuré de devenir Premier ministre. On ignore en effet “si Wilders sera capable d’obtenir les soutiens nécessaires pour former une coalition”, remarque The Guardian.

La plupart des grands partis se déclarent en effet incompatibles avec le PVV et “les discussions pour former une coalition risquent de prendre du temps, en raison de la surprise des urnes et de la fragmentation extrême du paysage politique néerlandais”, écrit Le Temps. Le quotidien suisse rappelle que “le dernier gouvernement [n’avait] pu être formé qu’après… 271 jours de négociations et de calculs savants”.

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