CLIMAT - Un constat alarmant avant même la fin de l’année. Après plusieurs mois de chaleur consécutifs records, le service européen Copernicus sur le changement climatique annonce ce mercredi 6 décembre que le mois de novembre 2023 a une nouvelle fois atteint des records. Ce qui pousse l’observatoire a avancer l’idée que l’année 2023 sera bel et bien la plus chaude de l’histoire.
Durant ce mois de novembre jugé « extraordinaire » et une « anomalie », la température moyenne a atteint 14,22 °C à la surface du globe. Une donnée légèrement supérieure à celle enregistrée en novembre 2020 ( +0,32 °C). Ainsi, ce mois de novembre confirme la tendance des six derniers mois, qui ont tous battu des records de chaleur.
Comme élément de comparaison, Copernicus dévoile au passage que le onzième mois de cette année record est 1,75 °C plus chaud que la moyenne d’un mois de novembre pour la période 1850-1900, qui correspond à l’ère pré-industrielle.
Par ailleurs, ce que l’on nomme l’automne boréal (la période de septembre à novembre dans l’hémisphère nord) est également le plus chaud de l’histoire, avec 15,30 °C, ce qui correspond à « une marge large » de 0,88 °C au-dessus des moyennes.
Copernicus, par la voix de sa cheffe adjointe du service changement climatique (C3S) Samantha Burgess, dresse donc un constat peu reluisant. « 2023 a maintenant six mois et deux saisons records. Ce mois de novembre extraordinaire, comprenant notamment deux jours avec des températures supérieures de 2 degrés à l’ère préindustrielle, signifie que 2023 est l’année la plus chaude jamais enregistrée dans l’histoire », affirme-t-elle dans un communiqué.
L’année 2016 battue
Sans prendre en compte les données du mois de décembre, Copernicus constate quand même que depuis janvier, la température moyenne est la plus chaude jamais mesurée : 1,46 °C au-dessus de la moyenne du climat de la période 1850-1900, et 0,13 °C au-dessus des onze premiers mois de 2016, l’année la plus chaude jusqu’à maintenant.
Un record annuel qui s’explique en plusieurs points. Tout d’abord, l’impact du phénomène climatique cyclique El Nino, au-dessus du Pacifique, qui continue d’alimenter la hausse des températures en 2023.
À cela, s’ajoute également le triste record de la banquise de l’Arctique. Elle enregistre en novembre son son 8e minimum mensuel, 4 % en dessous des moyennes. Au sud, dans l’Antarctique, c’est un deuxième plus bas niveau pour un mois de novembre qui a été enregistré, 9 % en dessous de la moyenne.
Ajoutons enfin, l’augmentation de la température à la surface des océans, elle aussi détentrice d’un record en novembre 2023 avec 0,25 °C plus élevée que lors du précédent pic en novembre 2015. Un record de chaleur qui vient s’ajouter à ceux déjà battus chaque mois depuis avril.
« Tant que les concentrations de gaz à effet de serre continueront d’augmenter, il ne faut pas s’attendre à des résultats différents de ceux observés cette année. La température continuera d’augmenter, de même que les effets des vagues de chaleur et des sécheresses », finit par ajouter le directeur du C3S Carlo Buontempo en guise de conclusion, mais surtout d’avertissement au moment où la COP28 poursuit ces négociations climatiques à Dubaï.
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