CETA : que peut-on y gagner ?

Dix États membres de l'Union européenne n'ont toujours pas ratifié le CETA - vue de Vancouver, Canada ©AFP - JUSTIN SULLIVAN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images
Dix États membres de l'Union européenne n'ont toujours pas ratifié le CETA - vue de Vancouver, Canada ©AFP - JUSTIN SULLIVAN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images
Dix États membres de l'Union européenne n'ont toujours pas ratifié le CETA - vue de Vancouver, Canada ©AFP - JUSTIN SULLIVAN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images
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Soumis à l'approbation des sénateurs, l'accord de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne est appliqué pour l'essentiel depuis 2017. Après des années de recul, le bilan économique est plutôt positif pour la France, malgré l'appréhension notamment des agriculteurs qu'il s'agit de ménager.

Avec
  • Antoine Bouët Directeur du CEPII, professeur de science économique à l'université de Bordeaux

Avec Antoine Bouët, directeur du CEPII (Centre d’Études Prospectives et d’Informations Internationales), professeur de science économique à l'université de Bordeaux.

Libéralisation des droits de douane

Demain, le Sénat examinera le traité de libre-échange CETA conclu entre l’Union européenne et le Canada, déjà approuvé depuis cinq ans par l’Assemblée nationale et dont le volet commercial est appliqué depuis huit ans maintenant. L'issue du vote à venir est donc soumise au bilan que l’on peut déjà tirer de cet accord commercial. Antoine Bouët, directeur du CEPII (Centre d’Études Prospectives et d’Informations Internationales) et professeur de sciences économiques à l'université de Bordeaux, nous en détaille le contenu et les effets. "Avant le traité, le Canada conservait des droits de douane dans ses industries textiles et automobiles vis-à-vis de l’Europe, et des deux côtés, l’agriculture était relativement protégée des échanges. Le CETA a libéralisé la totalité des droits de douane industriels et jusqu’à 93 % de ceux agricoles à quelques exceptions près dans les filières laitières et de la viande."

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Des échanges en hausse

En conséquence, l’économiste souligne l’importante hausse des échanges permise par le traité. "Le CETA a considérablement développé le commerce entre l’Union européenne et le Canada, mais nous partions de niveaux très faibles. Ce qui explique des taux de croissance parfois de l’ordre de 50 % sur certaines valeurs. Ces indicateurs restent évidemment positifs, mais les augmentations d’exportations et d’activité sont toujours faibles. L’excédent commercial de l’Europe vis-à-vis du Canada a augmenté de 25 %, mais les importations européennes en provenance du Canada sont restées au même niveau."

L’intensification des liens entre l’Europe et le Canada porte aussi sur les services, explique Antoine Bouët. "Les accords de reconnaissance mutuelle dans les qualifications professionnelles se sont particulièrement développés. Les équivalences de diplômes vont permettre à des architectes canadiens, par exemple, de venir exercer en France et vice-versa. La durée des visas va aussi être prolongée, tandis que les entreprises étrangères pourront plus facilement répondre aux appels d’offre fédéraux, provinciaux et même municipaux."

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