L'Autorité palestinienne, une souveraineté limitée : épisode • 9 du podcast Israël-Palestine : les mots de la guerre

Mahmoud Abbas (à droite), le président de l’Autorité palestinienne avec le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, à Amman, Jordanie, le 17 octobre 2023. ©AFP - JACQUELYN MARTIN
Mahmoud Abbas (à droite), le président de l’Autorité palestinienne avec le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, à Amman, Jordanie, le 17 octobre 2023. ©AFP - JACQUELYN MARTIN
Mahmoud Abbas (à droite), le président de l’Autorité palestinienne avec le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, à Amman, Jordanie, le 17 octobre 2023. ©AFP - JACQUELYN MARTIN
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Dans cet épisode du podcast "Israël-Palestine, les mots de la guerre", l'historienne et politologue Stéphanie Latte Abdallah explique ce qu'est l'Autorité palestinienne, son histoire, et les territoires qu'elle gère administrativement.

Avec

Dans ce podcast, "Israël-Palestine, les mots de la guerre", des spécialistes reviennent sur les mots qui permettent aujourd'hui d'éclairer le conflit israëlo-palestinien. Stéphanie Latte Abdallah, historienne, politologue et directrice de recherche au CNRS, revient sur l'histoire de l'Autorité palestinienne, de ses origines à ses terrains d'action et d'influence aujourd'hui.

L'Autorité palestinienne face au Hamas

L'Autorité palestinienne se définit comme un gouvernement, une autorité politique mise en place suite aux accords dits accords d'Oslo, qui administre aujourd'hui la seule Cisjordanie, mais administrait au départ la Cisjordanie et la  bande de Gaza. Cette distinction renvoie à l'histoire géopolitique complexe de la région. "Suite à l'élection législative de 2006 qui a vu le  Hamas remporter la majorité des sièges, le gouvernement de Mahmoud Abbas nomme Ismaïl Haniyeh Premier ministre en respectant la volonté populaire, explique Stéphanie Latte Abdallah. Mais la communauté internationale s'oppose en fait à cette élection parce qu'Ismaïl Haniyeh est membre du Hamas".

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À l'époque, en effet, le Hamas n'a pas modifié sa charte et ne reconnaît pas Israël. "La communauté internationale refuse donc ce gouvernement", poursuit la spécialiste. De fait, Mahmoud Abbas se retrouve dans une position inconfortable, d'autant que "l'Autorité palestinienne est largement financée par les bailleurs internationaux et notamment européens". S'ensuit toute une série et de conflits, qui mènera le Hamas à prendre le pouvoir à Gaza et "installer son propre gouvernement".

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Administration de la Cisjordanie

En Cisjordanie, l'Autorité palestinienne n'est pas la seule entité gouvernementale à administrer le territoire. Elle gère un espace qui est morcelé en trois zones, A, B et C. "La zone C représente 60 % du territoire et concerne surtout les terres agricoles, elles sont sous autorité israélienne, que ce soit pour les questions sécuritaires ou pour les questions civiles", décrit Stéphanie Latte Abdallah. Les zones B sont mixtes et représentent surtout des villages, "avec une gestion des questions civiles par l'Autorité palestinienne et des questions sécuritaires par les autorités israéliennes". Enfin, les terres des zones A correspondent aux villes et sont gérées par l'Autorité palestinienne.

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Quelle souveraineté ?

À ce morcellement s'ajoute la présence de colonies israéliennes. "On dit qu'il y a aujourd'hui 700 000 colons sur Jérusalem-Est et la Cisjordanie, décrit la chercheuse. Il faut dire aussi que l'Autorité palestinienne, qui avait la maison de l'Orient, un bureau avec un représentant à Jérusalem, en a été chassée au début des années 2000". Une situation qui montre les limites de la souveraineté de l'Autorité palestinienne : "Aujourd'hui, cette souveraineté est extrêmement limitée sur 18 % des villes, et ne concerne pas Jérusalem-Est, qui fait pourtant aussi partie des territoires occupés selon le droit international".

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