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Guerre Israël-Hamas : Kamala Harris appelle à un « cessez-le-feu immédiat » à Gaza

Des représentants du Hamas, du Qatar et des Etats-Unis sont au Caire depuis dimanche pour « entamer un nouveau cycle de négociations » en vue d’une trêve dans l’enclave palestinienne pendant le ramadan. La vice-présidente américaine a mis la pression sur le gouvernement israélien pour qu’il favorise le flux d’aide humanitaire.

Le Monde avec AFP

Publié le 04 mars 2024 à 09h26, modifié le 20 mars 2024 à 16h44 (republication de l’article du 03 mars 2024 à 10h42)

Temps de Lecture 4 min.

Retrouvez ici notre point sur la situation d’hier.

La vice-présidente américaine, Kamala Harris, à Selma (Alabama), le 3 mars 2024.

Des négociations ont repris, dimanche 3 mars, au Caire, en vue d’une trêve entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, pendant le mois de ramadan. L’enclave palestinienne, assiégée, est soumise à de nouveaux bombardements meurtriers et est menacée de famine selon les Nations unies (ONU). Des représentants du Hamas, du Qatar et des Etats-Unis se sont retrouvés pour « entamer un nouveau cycle de négociations », selon le média égyptien progouvernemental Al-Qahera.

La vice-présidente américaine, Kamala Harris, a, elle, prôné, dimanche, une trêve immédiate. « Etant donné l’ampleur des souffrances à Gaza, il doit y avoir un cessez-le-feu immédiat pour au moins les six prochaines semaines, ce qui est actuellement sur la table des négociations » entre Israël et le Hamas, a-t-elle déclaré lors d’un discours commémorant une marche pour les droits civiques à Selma, dans l’Alabama. « Cela permettra de libérer les otages et d’acheminer une quantité significative d’aide », a-t-elle ajouté, appelant le Hamas à se positionner favorablement. « Le Hamas affirme qu’il veut un cessez-le-feu. Eh bien, il y a un accord sur la table. Et comme nous l’avons dit, [il] doit accepter cet accord. »

Kamala Harris a également émis la critique la plus virulente à ce jour à l’encontre d’Israël de la part d’un haut fonctionnaire américain, appelant le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, à prendre des mesures pour accroître l’aide à Gaza. « Le gouvernement israélien doit en faire davantage pour augmenter de manière significative le flux d’aide. Il n’y a pas d’excuses », a-t-elle déclaré, précisant qu’Israël « devait ouvrir de nouveaux points de passage » et « ne doit pas imposer de restrictions inutiles à l’acheminement de l’aide ».

Un bâtiment en ruine à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, à la suite d’une frappe aérienne israélienne, le 3 mars 2024.

« Trop de Palestiniens innocents ont été tués », a déclaré la vice-présidente des Etats-Unis, en faisant référence à la distribution d’aide à Gaza qui a tourné au drame, jeudi ; le ministère de la santé du Hamas accuse l’armée israélienne d’avoir tué 118 personnes en tirant sur la foule. L’armée israélienne a reconnu des « tirs limités » et a affirmé que la plupart des victimes étaient mortes dans une « bousculade ».

« La menace que le Hamas pose au peuple d’Israël doit être éliminée », a par ailleurs ajouté la vice-présidente des Etats-Unis.

Vendredi, le président américain, Joe Biden, avait répété « espérer » une trêve d’ici au ramadan, le mois sacré du jeûne musulman, qui débutera le 10 ou le 11 mars. La délégation du Hamas doit donner une « réponse officielle » à une proposition élaborée à la fin janvier par les pays médiateurs – Qatar, Etats-Unis, Egypte – et les négociateurs israéliens, selon une source proche du mouvement islamiste palestinien.

La proposition inclut, dans une « première phase », une pause de six semaines des combats et la libération de 42 otages détenus à Gaza, en échange de Palestiniens emprisonnés par Israël. Les Israéliens ont « plus ou moins accepté » le plan et « la balle est dans le camp du Hamas », avait assuré, samedi, un haut responsable américain à Washington. Israël n’a pas confirmé ces informations.

Les pays médiateurs tentent depuis des semaines d’obtenir une trêve dans la guerre qui a tué 30 410 Palestiniens depuis le 7 octobre 2023, selon le dernier bilan du ministère de la santé administré par le Hamas, publié dimanche. Il a également fait état, dans un communiqué, de 90 morts au cours des dernières vingt-quatre heures et d’un total de 71 700 blessés dans le territoire depuis le début de la guerre. Côté israélien, au moins 1 160 personnes sont mortes dans l’attaque du 7 octobre, en majorité des civils, selon un décompte de l’Agence France-Presse (AFP) à partir de données officielles israéliennes.

• Benny Gantz attendu lundi à Washington

L’influent membre du cabinet de guerre israélien Benny Gantz, rencontrera, lundi à Washington des dirigeants américains pour évoquer « un cessez-le-feu temporaire » et « la nécessité d’accroître considérablement » l’aide humanitaire à Gaza, a annoncé, dimanche, un responsable de la Maison Blanche.

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Il doit s’entretenir avec la vice-présidente Kamala Harris et avec le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, a dit à la presse le même responsable. Une autre source américaine a fait savoir qu’il rencontrerait également le Secrétaire d’Etat, Antony Blinken.

Des familles et des sympathisants des otages enlevés lors de l’attaque meurtrière du 7 octobre 2023 participent à une marche pour demander la libération des otages, près de Mevaseret Zion (Israël), le 2 mars 2024.

En Israël, Benyamin Nétanyahou et son cabinet sont confrontés aux proches des otages, qui les pressent de parvenir à un accord avec le Hamas sur leur libération. Samedi, des milliers de manifestants ont achevé à Jérusalem une marche de quatre jours commencée près de la frontière avec la bande de Gaza. « Nous voulons qu’ils rentrent chez eux, nous voulons qu’ils soient en vie, a déclaré à l’AFP une manifestante. Nous ne voulons plus attendre. »

• Famine « quasi inévitable »

Benyamin Nétanyahou a annoncé le lancement prochain d’une opération d’envergure sur Rafah, dans le Sud de la bande de Gaza, pour vaincre le Hamas dans son « dernier bastion ». Cette perspective inquiète la communauté internationale car la ville abrite près de 1,5 million de Palestiniens, en grande majorité des déplacés, piégés contre la frontière fermée avec l’Egypte.

Un Palestinien transporte des sacs d’aide humanitaire au centre de distribution de l’agence des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 3 mars 2024.

Dimanche soir, un correspondant de l’AFP a rapporté plusieurs frappes aériennes israéliennes sur Rafah et Khan Younès, plus au nord. Des témoins ont également dit à l’AFP qu’une frappe israélienne avait touché un camion humanitaire à Deir Al-Balah, dans le centre de l’enclave. Contactée par l’AFP, l’armée israélienne a affirmé sans fournir de détails : « Ce n’est pas un camion humanitaire qui a été touché ». Pour sa part, le Croissant-Rouge palestinien a déclaré sur X avoir « transporté cinq morts et quatre blessés suite au ciblage d’un camion par un drone israélien (…) à Deir Al-Balah ».

En près de cinq mois, la guerre a aussi provoqué une catastrophe humanitaire. Selon l’ONU, 2,2 millions des 2,4 millions d’habitants sont menacés d’une famine « quasi inévitable », d’après Jens Laerke, porte-parole de l’OCHA, l’agence de coordination des affaires humanitaires des Nations unies.

Le ministère de la santé du Hamas a fait état de seize enfants morts de « malnutrition et de déshydratation » ces derniers jours. Le Conseil de sécurité de l’ONU a exprimé samedi sa « grave préoccupation » et appelé à la livraison sans entraves d’une aide humanitaire « à grande échelle ».

Le Monde avec AFP

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