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La streameuse Ultia porte plainte pour cyberharcèlement

Ultia lors d'un live sur Twitch

Ultia lors d'un live sur Twitch - Twitch

Dans une interview accordée à Mediapart, la streameuse Ultia révèle avoir porté plainte pour la vague de cyberharcèlement dont elle a été victime fin octobre.

Menaces de mort, menaces de viol, montages pornographiques... La streameuse Ultia est victime depuis deux ans de cyberharcèlement sur Twitch. Elle a porté plainte pour une vague de harcèlement dont elle a été victime fin octobre, c'est ce qu'elle a révélé dans une interview accordée à Mediapart.

Le 19 novembre dernier, une compétition de foot a eu lieu rassemblant des streameurs français et espagnols. Le streameur Ponce a annoncé via un tweet quelques jours avant le lancement de l'évènement que des personnalités invitées ont déjà eu des propos ou des comportements sexistes. "Des gens ont voulu faire des liens avec moi disant que j'étais à l'origine de ces dénonciations", précise Ultia à Médiapart. S'en est suivi une vague de cyberharcèlement. Elle a alors décidé de porter plainte.

"Dans cette plainte il y a les messages des trois dernières semaines alors que ça fait un an que ça dure" explique-t-elle.

Comme elle le décrit, le cyberharcèlement se présente de différentes manières: des raids en commentaires sur son live Twitch, des vagues d'insultes sous ses publications Instagram ou en message privé... Elle reçoit également des "menaces de viol, de mort". La streameuse est également victime de nombreux montages pornographiques. Dès qu'elle porte un débardeur ou une tenue un peu décolletée, elle se fait insulter alors "que je suis en train de travailler. J'ai dû passer tous mes réseaux en privé".

"Le cyberharcèlement ressurgit par vagues"

Cela a commencé en 2021 quand elle a dénoncé le comportement sexiste du streameur Inoxtag, celui-ci s'est excusé et a appelé sa communauté à ne pas harceler la jeune femme "mais malheureusement cela n'a pas suffit", retient Ultia.

En janvier 2022, un streameur s'est fait bannir pour harcèlement sur la chaîne d'une streameuse. "Tout le monde est venu m'insulter sur ma chaîne Twitch puis en privé pour dire que c'était de ma faute (...) J'allais au Zevent 2022 comme j'allais à l'abattoir".

Ce n'est pas la première fois qu'Ultia dépose plainte. "J'ai porté plainte l'année dernière contre un viewer très insistant, il m'a insulté et menacé de violences". Aujourd'hui elle observe le fait que certaines émissions hésitent à l'inviter à cause des commentaires et du harcèlement.

La streameuse se dit fatiguée, "j'ai l'impression que c'est infini et que ça ne se terminera jamais". Pour elle, la plateforme Twitch "n'a pas réalisé la gravité de la situation". Ils attendent de la part des streameurs que le tchat soit modéré "mais c'est une attente pas une obligation. Je trouve cela tellement grave".

"Aujourd'hui on peut insulter des femmes, et sans signalement, il ne se passera rien". Elle a l'impression d'un "coup d'épée dans l'eau". Elle dénonce également les conditions dans lesquelles sont déposées et traitées les dépôts de certaines streameuses, dont certaines n'ont aucune nouvelle depuis.

"J'ai l'impression qu'on crie 'à l'aide' et que personne ne nous écoute".

En revanche, elle souligne le fait que le gouvernement soit "à l'écoute, même s'il est très en retard sur le sujet". Elle espère que cela fera bouger les choses.

Margaux Vulliet