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La réforme des retraites entre les mains de la droite

Elisabeth Borne doit rencontrer les responsables de la majorité sénatoriale mercredi pour passer en revue leurs convergences et lignes rouges, avant l’ouverture des débats en séance publique jeudi. L’exécutif se retrouve à jouer les arbitres entre la droite de l’Assemblée et celle du Sénat.

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Publié le 01 mars 2023 à 06h15, modifié le 03 mars 2023 à 15h35

Temps de Lecture 5 min.

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Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, et la première ministre, Elisabeth Borne, arrivent à la séance publique de questions d’actualité au gouvernement au Sénat, le 9 novembre 2022.

Sorti du tumulte vécu à l’Assemblée nationale, le gouvernement s’impatientait presque de voir le projet de réforme des retraites cheminer vers le Sénat, réputé plus pondéré, à compter de mardi 28 février. Jusqu’à ce qu’un boulet de canon siffle tout près de Matignon. Vendredi 24 février, lors d’un tour de chauffe avec les présidents de groupe du Sénat, Elisabeth Borne raccroche avec Bruno Retailleau, le chef de file des sénateurs Les Républicains (LR), avec un désagréable pressentiment. Jamais auparavant, en plusieurs mois de tractations, le Vendéen n’avait suggéré de mettre fin aux régimes spéciaux dès 2025. Voilà qu’il s’apprête à agiter l’hypothèse dans Le Parisien, suscitant cette ouverture inattendue du ministre du travail, Olivier Dussopt, dimanche sur BFM-TV : « Pourquoi pas. » « On ne change pas les règles du jeu en cours de route », a recadré de son côté le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, mercredi 1er mars sur RMC.

Au gouvernement, tous ont à l’esprit qu’une telle provocation donnerait du carburant à la mobilisation sociale du 7 mars, date à laquelle les syndicats ont annoncé mettre le pays à l’arrêt. Et risquerait, par ricochet, de faire « exploser » le cœur du projet sur l’âge légal de départ. A Matignon, on se demande même si les régimes spéciaux ne s’annoncent pas comme la version sénatoriale des « carrières longues », l’interminable sujet de négociation imposé par la droite du Palais-Bourbon à Elisabeth Borne.

Mardi en fin de journée, le soulagement dominait pour un temps au gouvernement. La commission des affaires sociales du Sénat a approuvé le texte, en y ajoutant une quinzaine d’amendements portés par la majorité LR et ses alliés centristes. Mais – surprise – sans accélérer la fin des régimes spéciaux. Celle-ci devrait toutefois être débattue en séance publique, sur la base d’un amendement du groupe LR.

Echaudé, le pouvoir exécutif contemple ainsi le Palais du Luxembourg comme une curie romaine, où l’avenir de sa réforme se niche dans les mains d’une petite poignée d’hommes – le président du Sénat, Gérard Larcher, le chef de file LR, Bruno Retailleau, son homologue de l’Union centriste, Hervé Marseille. A première vue, Matignon et le Sénat partagent bien un intérêt commun : débattre du fond du texte jusqu’au décrié article 7, qui reporte l’âge légal de départ de 62 à 64 ans, contrairement à ce qui a prévalu à l’Assemblée nationale.

« La base d’un accord est sur la table »

L’espoir de la majorité est de parer sa loi de l’onction du vote, et celui du Sénat de cueillir les lauriers d’un débat parlementaire réussi. « Les députés de La France insoumise mettent en majesté le Sénat, ils passent leur tour et justifient le bicamérisme », savourait Hervé Marseille en début de semaine. « Nous considérons que la base d’un accord est sur la table », avançait déjà le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, jeudi, tandis qu’au Salon de l’agriculture ce week-end, Emmanuel Macron invitait le Sénat à « enrichir le texte ».

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