Le nombre de jeunes précaires régresse en France
En 2021, 12,8 % des 15 à 29 ans n'étaient ni en emploi, ni en études, ni en formation, soit un peu moins que la moyenne de l'Union européenne, selon une étude de l'Insee publiée ce mardi. Le taux est descendu à 11,6 % au troisième trimestre 2022, soit 0,7 point de moins que fin 2019.
Par Alain Ruello
En matière de précarité des jeunes, la France n'est pas la meilleure élève de l'Union européenne, mais la situation s'est tout de même améliorée depuis la crise du Covid, sous l'effet notamment des mesures du plan « 1 jeune 1 solution » et de la très bonne tenue du marché du travail.
Selon une étude de l'Insee publiée ce mardi, le pays comptait en 2021 1,4 million de jeunes âgés de 15 à 29 ans sans emploi, formation ni étude (« Neet » selon l'acronyme anglais couramment utilisé). Soit 12,8 % de cette classe d'âge et 0,3 point de moins que la moyenne des Vingt-sept. Ce pourcentage est même descendu pour atteindre 11,6 % à l'été 2022, soit moins que fin 2019 (-0,7 point).
Situation subie
Derrière cette moyenne se trouvent des situations « diverses, plus ou moins transitoires, parfois marquées par des difficultés d'insertion sur le marché du travail ». Ainsi, en 2021, 45 % d'entre eux étaient au chômage au sens du Bureau international du travail (disponibles pour travailler et en recherche active). Un peu moins d'un quart souhaitaient travailler mais sans avoir entrepris de démarches ou être disponibles (halo autour du chômage). Les autres (31 %) ne souhaitaient pas travailler. Globalement, leur situation est subie, par manque de travail ou du fait de problème de santé ou de contraintes familiales.
Le pourcentage de « Neets » varie beaucoup avec l'âge. En moyenne, entre 2017 et 2021, il était très faible à 15 ans du fait du taux de scolarité encore élevé, beaucoup plus fort ensuite pour atteindre 16,5 % à 21 ans. La hausse est plus modérée ensuite (18,3 % trois ans plus tard). « La hausse entre 15 et 24 ans est surtout portée par celle du chômage, dont la part atteint un maximum à 24 ans », précise l'Insee.
Le CEJ prometteur
L'étude souligne aussi les situations différentes selon le genre. Au-delà de 25 ans par exemple, les femmes sont plus souvent sans rien. « Moins souvent au chômage que les hommes, les femmes à ces âges sont en revanche plus nombreuses à s'éloigner du marché du travail », du fait notamment des maternités et congés parentaux.
Pour améliorer l'insertion professionnelle, le gouvernement compte sur le contrat d'engagement jeune (CEJ). Lancé officiellement au premier trimestre de l'année dernière, il a fait l'objet récemment d'une première évaluation plutôt positive du Conseil d'orientation des politiques de jeunesse , bien qu'encore partielle du fait de la jeunesse du dispositif. Avec le risque, toutefois, que les jeunes en rupture soient laissés au bord de la route.
Alain Ruello