Séisme en Turquie et en Syrie : plus de 7 800 morts, selon un nouveau bilan

Les deux secousses qui ont ébranlé lundi la Turquie et la Syrie ont coûté la vie à au moins 7 800 personnes. L’aide internationale commence à arriver.

Source AFP

Temps de lecture : 5 min

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Depuis plus de 24 heures, les services de secours sont à pied d'œuvre pour tenter de sauver des vies. Le déploiement des secours a ainsi permis d'extraire 7 840 personnes des décombres en Turquie, où près de 5 000 bâtiments se sont complètement effondrés, à la suite du séisme de magnitude 7,8 et ses répliques qui ont frappé le pays, lundi 6 février. La pluie et la neige, tombée par endroits en abondance, la baisse des températures et la nuit compliquent toutefois les opérations de secours, sur fond de mobilisation internationale.

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Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré mardi l'état d'urgence dans les dix provinces touchées par le séisme. « Nous avons décidé de déclarer l'état d'urgence pour permettre de mener rapidement les travaux [de secours] », a déclaré le chef de l'État, précisant que cette mesure était en place pour trois mois.

Le bilan ne cesse de s'alourdir, un grand nombre de personnes restant piégées sous les bâtiments effondrés. Les séismes ont fait plus de 7 826 morts, selon de nouveaux bilans officiels diffusés mardi, tandis que les secouristes tentent encore d'extraire des rescapés des décombres. Au moins 5 894 personnes ont été tuées dans le sud-est de la Turquie et 1 932 dans le nord de la Syrie, ce qui porte le bilan total à au moins 7 826 morts, selon des sources officielles et médicales.

Quelque 23 millions de personnes pourraient être touchées par ces catastrophes naturelles, a indiqué mardi l'OMS, promettant son soutien sur le long terme après l'envoi d'aide d'urgence. « Les cartes des événements montrent que 23 millions de personnes sont potentiellement exposées, dont environ 5 millions de personnes vulnérables », a déclaré une responsable de l'Organisation mondiale de la santé, Adelheid Marschang, devant le Conseil exécutif de l'organisation.

Un footballeur professionnel retrouvé vivant

Les intempéries qui frappent cette région montagneuse paralysent les principaux aéroports autour de Diyarbakir et Malatya, où il continue de neiger très fortement, laissant les rescapés hagards dans le froid. Partout, les habitants se mobilisent et tentent de dégager les ruines à mains nues, utilisant des seaux pour évacuer les débris. À Hama, en Syrie, les secouristes et civils extraient à la main, aidés d'engins lourds, les corps des victimes sous les décombres, dont celui un enfant, a constaté l'Agence France-Presse.

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Parmi les supposées victimes se trouve le footballeur Christian Atsu. Passé par Porto, Chelsea et Newcastle, l'international ghanéen de 31 ans, qui évolue à Hatayspor (D1 turque) depuis septembre dernier, était porté disparu depuis lundi. Il a finalement été retrouvé vivant, mais blessé, mardi 7 février, après de longues heures sous les gravats.

« Christian Atsu a été sorti [des décombres, NDLR] blessé », a annoncé à Radyo Gol Mustafa Özat, porte-parole du club turc, basé à Antakya, en bordure de Méditerranée. « Notre directeur sportif, Taner Savut, est malheureusement toujours sous les décombres », indique également le communiqué. Retrouvé avec son coéquipier Onur Ergün, au niveau du parking de leur immeuble effondré, l'attaquant ghanéen a été conduit à l'hôpital.

Un bilan final beaucoup plus élevé ?

À Jandairis, dans le nord-ouest, un homme, effondré, pleure la mort de son fils, un tout petit garçon emmitouflé dans un anorak, qu'il serre dans ses bras. « Ya Allah, Ya Allah » (mon Dieu), sanglote l'homme en baisant le front de son fils. Plus de quarante habitations se sont effondrées comme un château de cartes dans cette localité frontalière de la Turquie. « Toute ma famille est sous les décombres. Mes fils, ma fille, mon gendre, il n'y a personne pour les retirer », souffle un autre homme, Ali Battal, des traces de sang sur le visage.

À Alep, deuxième ville de Syrie, des dizaines de familles sont restées depuis le séisme à l'aube dans les jardins publics malgré les pluies diluviennes, craignant des répliques, a constaté un photographe de l'AFP. De nombreux immeubles de la ville se sont effondrés et la célèbre citadelle qui surmonte la ville a été endommagée.

En Turquie, les dégâts les plus importants ont été enregistrés près de l'épicentre du séisme de la nuit, entre Kahramanmaras et Gaziantep, où des pâtés de maisons entiers étaient en ruine, sous la neige.

Dans ces conditions, l'Organisation mondiale de la santé a dit s'attendre à un bilan final beaucoup plus élevé. « Nous voyons souvent des nombres huit fois plus élevés que les nombres initiaux », a dit à l'Agence France-Presse (AFP) une responsable des situations d'urgence du bureau européen de l'OMS, Catherine Smallwood.

Premières aides internationales

L'aide internationale à la Turquie doit cependant commencer à arriver ce mardi 7 février avec les premières équipes de secouristes, de France et du Qatar notamment. Le président américain Joe Biden a promis à son homologue Recep Tayyip Erdogan « toute l'aide nécessaire, quelle qu'elle soit ». Les Français envisageaient de se rendre en particulier à Kahramanmaras, épicentre du premier séisme, région difficile d'accès et profondément meurtrie, ensevelie sous la neige.

Deux détachements américains de 79 secouristes chacun se préparaient lundi à se rendre sur place, selon la Maison-Blanche. Selon le président turc, 45 pays ont proposé leur aide.

En revanche en Syrie, l'appel lancé par les autorités de Damas a été surtout entendu par son allié russe, promettant des équipes de secours « dans les prochaines heures », alors que selon l'armée, plus de 300 militaires russes sont déjà sur les lieux pour aider aux secours. L'ONU a également réagi, mais en insistant que l'aide fournie irait « à tous les Syriens sur tout le territoire », dont une partie n'est pas sous le contrôle du gouvernement. Dans ces zones tenues par les rebelles, frontalières de la Turquie au nord-ouest de la Syrie, au moins 700 morts ont été dénombrés.

Le séisme le plus important que la Turquie ait connu depuis 1999

La première secousse est survenue à 4 h 17 locales (1 h 17 GMT), dans le district de Pazarcik, dans la province de Kahramanmaras, dans le sud-est de la Turquie, à 60 km environ à vol d'oiseau de la frontière syrienne. Des dizaines de répliques ont suivi, avant un nouveau séisme de magnitude 7,5, à 10 h 24 GMT, toujours dans le sud-est de la Turquie, à 4 km au sud-est de la ville d'Ekinozu.

Les secousses, ressenties dans tout le sud-est du pays, l'ont également été au Liban et à Chypre, selon des correspondants de l'AFP, ainsi qu'au Kurdistan irakien, dans le nord du pays, à Erbil et Douk, mais aucune victime n'a été signalée. Selon l'institut géologique danois, les secousses ont été enregistrées jusqu'au Groenland.

Ce séisme est le plus important en Turquie depuis le tremblement de terre du 17 août 1999, qui avait causé la mort de 17 000 personnes, dont un millier à Istanbul. La Turquie est située sur l'une des zones sismiques les plus actives du monde.

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Commentaires (13)

  • jo66

    Un immeuble complètement détruit aux milieu d'autres bien debout dans un pays où des normes antisismiques existent. Qui va payer pour les responsables de ces travaux mal faits ?

  • Râleur & fainéant

    Evènement épouvantable bien sûr, mais pour répondre au questionnement de :
    @ unpeudesens "Deux poids et mesures. Turquie, précipitation de 50 pays pour aider. Syrie ? "
    Sauf erreur de ma part la Syrie a refusé une intervention de structures françaises d'aide ?!
    Je reste cependant favorable aux aides indispensables... Le retour on verra plus tard, tant pour l'un que pour l'autre dont les relations avec la France et l'Europe posent quelques problèmes ?
    cdt.

  • Eleuter

    Ces aides : un bel exemple de culture chrétienne