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En Suède, l’obsession de la guerre

Plusieurs responsables politiques et militaires ont alerté la population sur les risques d’une agression armée, suscitant un débat animé dans le pays, qui n’a pas connu de conflit depuis 210 ans.

Par  (Malmö (Suède), correspondante régionale)

Publié le 11 janvier 2024 à 18h46

Temps de Lecture 4 min.

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Le premier ministre suédois Ulf Kristersson s’exprime lors de la Conférence nationale sur le peuple et la défense à Sälen (Suède), le 8 janvier 2024.

Dans la station de ski suédoise de Sälen, lundi 8 janvier, comme tous les ans en début d’année, haut gradés de l’armée, chercheurs, responsables politiques et diplomates se sont retrouvés pour une conférence nationale de trois jours sur la défense. A peine rentré de vacances en Amérique latine, le premier ministre conservateur, Ulf Kristersson, s’est alors adressé à ses concitoyens : « Nous devons commencer à parler haut et fort des attentes liées à la citoyenneté suédoise. En fin de compte, il s’agit de défendre la Suède, nos valeurs et notre mode de vie les armes à la main et au péril de notre vie. »

Depuis, le clip circule en boucle sur les réseaux sociaux et le débat fait rage : la Suède, qui attend toujours le feu vert de la Turquie et de la Hongrie pour être admise au sein de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), pourrait-elle vraiment être la cible d’une agression armée ? M. Kristersson, dont le gouvernement dépend du soutien de l’extrême droite, a cru bon ensuite, dans une interview, de mettre en doute la loyauté des Suédois naturalisés.

Les propos du premier ministre tenus à Sälen ont eu d’autant plus d’effet qu’ils ont été accompagnés d’une série de déclarations alarmistes de la part d’autres hauts responsables. Le 7 janvier, dans un discours vu, depuis, plus de 1,2 million de fois sur X, son ministre de la défense civile, Carl-Oskar Bohlin, implorait la population à se préparer au pire : « Pour une nation qui a connu la paix comme un compagnon agréable pendant près de 210 ans, l’idée qu’elle est une constante inébranlable de la vie est commode. Mais se reposer sur cette conclusion est devenu plus dangereux que depuis très longtemps, a-t-il déclaré. Beaucoup l’ont dit avant moi, mais permettez-moi de le faire avec la force de la fonction. De manière moins voilée et avec une clarté sans fard : Il pourrait y avoir une guerre en Suède. » Le ministre s’est ensuite adressé directement à ses concitoyens, les exhortant à se poser la question : « Qui serez-vous si la guerre éclate ?  »

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Accord de défense avec les Etats-Unis

A son tour, le lendemain matin, sur le plateau de la chaîne TV4, le commandant en chef des forces armées suédoises, Micael Byden, demande à ses compatriotes de « se préparer mentalement » à la possibilité d’une guerre et assure : « Plus les gens seront nombreux à y avoir réfléchi et s’être préparés, plus notre société sera forte. » Quelques heures plus tard, le message du ministre de la défense, Pal Jonson, est teinté de la même gravité : « Une attaque armée contre la Suède n’est pas à exclure. La guerre peut arriver, même chez nous. L’objectif de la Russie reste la destruction d’une Ukraine libre et la création d’une Europe fondée sur la règle du plus fort avec des Etats tampons et des sphères d’influence.  »

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